Libre interprétation du travail photographique de Michel Graniou

Ils nous attendent tous les deux dans leur maison. Ils nous attendent pour nous faire partager leur table. Un couple cabossé, un parcours unique, une tranche de petites vies surprenantes qui distille une poésie des petits riens entre une drôlerie toujours présente et le combat du quotidien pour s’en sortir.

Portraits sensibles et cocasses aux pays des démunis.

Vous vous mettez à table dans cette petite auberge de montagne qui sent bon la soupe de pays. Vos hôtes, un jeune couple, vous accueillent sans cérémonie mais très vite ce ne sont pas les assiettes qui se remplissent mais l’âme d’une jeune femme qui se vide sous le regard transi (ou complice ? Où se trouve la vérité ?) de son amoureux infini… Une jeune femme qui n’aurait sans doute rien à dire, si un jour, à l’occasion d’un entretien d’embauche, elle n’avait dû s’expliquer sur son « parcours professionnel ».

Un endroit où aller, malgré ce que laisse entrevoir son contexte bucolique, est une pièce qui nous parle de la ville et plus particulièrement du travail en ville. Aujourd’hui, alors que le nom de prolétaire semble rayé du vocabulaire, la pièce nous interroge sur la valeur du travail dans la société d’aujourd’hui. Tout au long de leurs pérégrinations, nos deux héros gardent une dimension burlesque, mais derrière les sourires et les rires, ce que nous voyons c’est bien l’âpreté du monde actuel.