: La Pièce
En Avril 2007, nous sommes allés à Sambin, un petit village dans le Loir-et-Cher.
Nous nous y sommes rendus à la demande de René Fleischer.
Il nous a toujours dit que son enfance, alors qu’il est né en 1935, commence en
1940, à Sambin. Ses parents sont allemands, il ne les reverra qu’en 1945.
Pendant cinq années, il vivra chez une femme à qui il rend un hommage solennel en
ce mois d’avril. Il y a là tous ses amis d’enfance. Ils savaient sans savoir, semble-t-il…
Nous sommes tous là, à entendre des histoires, à découvrir des histoires aussi, car
certaines d’entre elles étaient enfouies ou tues, par pudeur souvent…
Après cette cérémonie, nous avons voulu en savoir plus et sommes allés interroger
René Fleischer sur son enfance, sur ces années de guerre à la campagne et sur sa
langue maternelle, la langue de l’amour et du bourreau. Celle qu’il ne voudra plus
entendre ni parler pendant des années.
Un trajet, une histoire singulière, un bégaiement dont on sait que nombre d’enfants
avec des histoires similaires étaient atteints, une langue brisée et coupée…
Parler de ce qui est tu, mais entre les mots, entre le français et l’allemand, pour
tenter de comprendre pourquoi, malgré cette « enfance heureuse », il ne se passe
pas un jour sans que René Fleischer ne pense à ces personnes disparues…
C’est une histoire d’enfant.
L’histoire d’un enfant.
Il a un secret, il doit le taire, le dissimuler, l’enfouir.
Il doit se cacher, se fondre, s’évanouir, s’éclipser, s’effacer, s’éloigner, s’estomper,
s’évaporer, se dissoudre, un peu, disparaître... un temps...
C’est une histoire d’enfance.
C’est aussi une enquête,
pour trouver les cachettes...
pour répondre à une question : pourquoi la langue allemande a-t-elle disparu de la
famille Fleischer ?
La peur... Stille Nacht (douce nuit)... et le silence...
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