"ça ne passera jamais à la télé, c'est intime et c'est pour tous, c'est de la musique, c'est du théâtre, c'est pas réaliste mais j'accorde la plus extrême importance à la réalité, ce n'est pas didactique, ce n'est pas historique (mais je connais par coeur mon sujet : La grande et la petite histoire), c'est de l'opéra, c'est de la "variétoche Italienne" (et j'adore ça...), c'est de la danse, c'est la grande histoire d'amour entre Pier Paolo et Ninetto, c'est tragique et bouffon, ce sont des sonnets, c'est "intello" et complètement simple et ouvert, C'est moi, c'est un homme, c'est deux hommes, c'est une femme, c'est la communauté des hommes, c'est une église, une petite salle des fêtes, c'est la rue en colère qui gronde, c'est une équipe de foot, même deux équipes, c'est Ninetto, c'est Pier Paolo, c'est la femme à Ninetto, c'est le grand, le petit frère, la muse, le poète, le clochard, le clandestin, la ballerina, le garagiste, la mamma, le politicien corrompu, c'est le père, c'est les pairs et même les paires rangées bien serrées, moulées dans les blue-jean des ragazzi di vita déboulant en vespa. Une vitalité désespérée, c'est de ça dont il faut parler. C'est Rome, ces faubourgs, ces zones, son quart monde, Ce sont les années 70 et ça se passe aujourd'hui à Marseille. C'est Rome ou Pasolini a erré la nuit comme un chat affamé, c'est le cinéaste reconnu, C'est Rome dont Ninetto et Pier Paolo ont été les plus fervents des amants. C'est pas du théâtre, de la musique bien pensante, c'est pas politiquement correct, c'est sauvage, rituel, c'est une machine à dégommer les très saintes Institutions télévisuelles culturelles Italienne et Françaises. C'est du théâtre Indigène parce que on le fait ici à Marseille et on y est bien..."

Olivier Maltinti