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Si ça va, bravo

mise en scène Johanna Nizard

: Note d’intention de la metteure en scène

Demander « Ça va ? », c’est prendre un risque, c’est s’ouvrir à tous les possibles, à tous les désaccords, à toutes les folies. Deux hommes de la vie quotidienne vont éprouver (dans une apparente banalité) une succession de « Ça va ? » et atteindre une forme de folie à mesure qu’ils ne se comprennent pas. L’engagement total qu’ils expriment pour faire entendre leur vérité, leur situation intérieure ou leur rapport au monde nous plonge dans une nervosité.
Obsessions face la maladie, à la peur de mourir, aux cauchemars de l’Histoire, à la judéité… Ils jouent leur révolte face à l’oppression du pouvoir et au déni d’humanité et deviennent touchant et drôle de lucidité et de naïveté. Ils sont un miroir de nos multiples pensées. Ils sont là depuis toujours et rejouent la vie avec force tel un rêve du temps passé, du déjà vu.


Le désaccord de ce couple nous embarque dans un vertige de la langue, une absurdité, un enfermement mental au goût acide. Ils se contaminent par leurs obsessions et dansent sur les mots.
Dire « Ça va » est ici un prétexte pour nommer avec acharnement l’impossible. Le jeu plonge dans des boucles infinies où se cache un risible désespoir.
Dire « Bravo » à l’inverse est un prétexte à la mise en abîme de ce qui vient d’être joué. Le jeu s’incarne plus concrètement (écrivains, critiques, artistes…) et s’emploie à faire exploser les formules toutes faites comme les codes de l’hypocrisie.


Le théâtre de Jean-Claude Grumberg est un théâtre d’acteurs qui demande de grands instruments et une grande virtuosité. Renaud Danner et Etienne Coquereau me donnent ce désir d’explorer cette langue à la mécanique diaboliquement drôle.


Le plateau est désespérément vide, au fond une image qui n’a de cesse que de contraindre les acteurs à jouer dans un espace qui se réduit à mesure que le temps avance. C’est dans cette sorte de passage au présent que l’écriture devient palpable.


Le rire provoqué ici n’est pas si drôle, c’est un rire qui donne à penser, qui questionne toujours les endroits douloureux. « Jean-Claude Grumberg est l’auteur tragique le plus drôle de sa génération » (Claude Roy)

Johanna Nizard

mars 2012

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