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Le Serviteur de la beauté

+ d'infos sur le texte de Jan Fabre
mise en scène Jan Fabre

: La Pièce

L'ange, l'homme et Dieu. Dans ce triangle diabolique, Jan Fabre questionne sa place dans le monde. Séduit par les tentations de ce monde, inspiré par le rêve et transporté par la beauté, il cherche sa voie à travers les venelles, les souks et les culs-de-sacs de la vie d'artiste. Toujours balbutiant, recommençant toujours à zéro, parce que c'est en forgeant qu'on devient forgeron… ou comme il est dit dans L'Empereur de la perte « c'est l'excercice qui engendre l'art ».


Après L'Empereur de la perte où un clown se prend pour un ange et Le Roi du plagiat où ce même ange se façonne forme humaine grâce à de multiples contrefaçons, Fabre travaille actuellement sur la conclusion (provisoire) de sa trilogie. Dans cette pièce, l'ange-clown devenu homme se déguise en modeste marionnettiste au service d'une puissance supérieure, d'une force mystérieuse et fragile : vous pouvez l'appeler Dieu ou le Sublime, mais dans cette pièce Fabre l'appelle la Beauté.


Le marionnettiste du Serviteur de la beauté caresse un rêve ultime : devenir invisible. Il fait tout son possible pour ne laisser aucune empreinte sur le sol de sa vie. Chaque pas qu'il fait, il tente de toutes ses forces de l'effacer. Il veut devenir entièrement transparent, une sorte de forme vide qui disparaît derrière son théâtre de marionnettes. Il veut atteindre la fiction dont rêve un jour chaque manipulateur : que les fils deviennent réellement invisibles et que le marionnettiste efface ses traces tout en restant présent. En même temps, le serviteur de la beauté réalise également un autre rêve : en atteignant lui-même un état d'incorporalité et en se perdant tout entier dans la servitude à sa maîtresse, il s'emplit entièrement de beauté, il devient une sorte de miroir du mystère pour lequel il a donné sa vie.


Fabre ne serait pas Fabre si derrière ce rêve très pur, presque platonicien par sa beauté immaculée, ne grimaçait le masque qui se moque d'autant de folles illusions. La vie n'est qu'une parodie, n'est-ce pas ? De temps à autre, le marionnettiste ouvre donc ses petits tiroirs et laisse la parole à ses marionnettes. Des marionnettes comme Jean Potage qui ne s'intéresse à rien si ce n'est à la poitrine (plantureuse) des femmes. En dialecte anversois, il fabrique des histoires dans lesquelles il peut attraper ses principales partenaires Marion la putain et Marie la vierge par la petite chatte. Il ne recule devant rien, même pas devant Pierlala, la mort : il lui crève les yeux pour qu'elle ne puisse plus voir les belles choses que manigance Jean Potage.


Dans les monologues, l'auteur de théâtre Jan Fabre donne le meilleur de lui-même. Le monologue est ici constamment assailli par d'autres voix. Dans cette pièce, le narrateur se chrysalide littéralement dans les nombreux rôles qui l'habitent. Il incarne une grande famille d'idiots qui hurlent tous pour être entendus. Le marionnettiste au service de Dieu voyage constamment entre toutes ses couches, entre toutes ses sous-personnalités qu'il porte en lui. Chez Fabre, le monologue est en fait un orchestre symphonique qui s'accorde, qui cherche la note juste, tout en bavardant.


En même temps, ces nombreuses voix sont également porteuses de nombreux messages. Le Serviteur de la beauté est une pièce qui, balbutiant, recommençant toujours à zéro, cherche à formuler la qualité d'artiste de Fabre et de la vie qui oscille entre mystère et parodie.


Welkom, Bienvenue, Welcome dans ce spectacle de puces savantes ! Herzlich Willkommen, Benvenuto dans cette vie de pouilleux !

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