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Une cosmonaute est un souci dans notre galaxie

+ d'infos sur le texte de Sarah Carré
mise en scène Stéphane Boucherie

: La pièce

« A ta place ! »
« Retourne à ta place ! »
Désagréable injonction qu’on entend quand on a 8 ans, qui plus est quand on ne tient pas en place… Mais de quelle place parle-t-on ? Place dans l’espace de la classe, dans l’espace familial, place dans l’espace géographique, social ou mental ? Quelle est cette place qu’on assigne aux garçons, aux filles, cette place qu’il va falloir prendre, bon gré mal gré ? Dans quelle mesure cette place conditionne-t-elle celle qu’on prendra en tant qu’adulte ? Dans quelle mesure est-on libre de la définir ? Y a-t-il des places de choix ? Et le choix s’offre-t-il de la même manière aux garçons et aux filles ?


« Qu’est-ce que tu veux faire plus tard ? » Une question cette fois. Qu’on entend aussi quand on a 8 ans, et même un peu plus. Question moins désagréable, plus ouverte. On est libre de répondre. Vraiment ? Pourquoi la petite fille ne déclare-t-elle jamais qu’elle veut devenir cosmonaute ? Pompière ou chauffeuse d’autobus ? Pourquoi le petit garçon ne veut-il jamais devenir nounou, coiffeur ? Alors qu’on peut évidemment être femme et cosmonaute, homme et coiffeur. Evidemment… Rien ne s’y oppose... La preuve… Alors ?
Chacun sa place, pardi ! Place réservée ! Les places sont chères, ancestrales surtout. On change de place ?


Notre envie est là. Pointer l’écart entre le discours et le réel. Interroger la place occupée par les garçons et les filles dans l’espace géographique et social. Comment interpréter en effet que les espaces publics urbains soient davantage pensés par et pour les hommes ? Que dans une cour de récréation, les filles occupent les espaces périphériques et les garçons l’espace central plus propice au foot ? Que dans les airs on trouve essentiellement des hommes, quel que soit le moyen de voler ? Et puisqu’on parle d’espace, qu’en est-il de l’espace mental ? Celui-là même où vient se loger l’autocensure si pernicieuse…


Pour parler aux enfants de leurs places, de celles aussi qu’ils occuperont en tant que femmes, en tant qu’hommes, nous avons choisi l’espace intersidéral pour sa dimension métaphorique, mais aussi parce qu’il réveille l’imaginaire, parce que, de la lune aux étoiles, il est le lieu des rêves impossibles et parce que les filles s’en excluent plus vite encore que les garçons. Aux côtés d’un personnage féminin, fictif, qui n’a de cesse d’aller décrocher la lune, même si ce doit être avec les dents comme le dit Rabelais, aux côtés de quelques figures réelles de femmes cosmonautes, nous voulons dire aux enfants qu’il n’est d’espace inaccessible. Une petite fille qui veut devenir cosmonaute c’est une petite fille qui n’a pas peur de briller comme les étoiles, c’est aussi une petite fille qui ne s’inquiète guère d’une place qui lui serait interdite parce qu’elle est une fille.

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