« Nous aurions pu faire de Rouge, Noir et Ignorant une pièce didactique et « prête-à-penser », par un habile procédé de distanciation brechtienne. Nous avons fait le choix du corps, de la voix, de l'énergie... pour donner à la pièce sa dimension humaine. Volontairement fidèles à l'auteur, qui recherche avant tout la simplicité, le questionnement viscéral du spectateur en confrontation avec la situation jouée sur la scène, et non son adhésion « réfléchie », consciente et militante, nous avons orienté tout notre travail de mise en scène dans ce souci du détail permanent, perfectionniste et quasi-imperceptible pour coller à la situation, à ce qui est raconté dans chaque scène et toujours laisser au spectateur le soin d'interpréter ce qu'il voit et de forger son point de vue en réaction à l'émotion qui vient de le traverser. Cette émotion est parfois violente et froide, parfois lyrique et charnue, mais nous voulions qu'elle soit dénuée d'artifices.
Les actes sont là, dans leur simplicité, c'est ce qui fait l'histoire. »