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Pour un oui ou pour un non

mise en scène Aurélia Aubert

: Les personnages: F.1 et F.2

F.2 est «celle qui rompt pour un oui ou pour un non», lʼhypersensible à qui lʼon ne peut se fier. Aux yeux de F.1, sans doute nʼest-elle même quʼune «ratée», un faux «poète» qui ne se tient à lʼécart des autres que par incapacité à se fixer dans le monde.


Inversement, F.1 nʼest pour elle quʼun «poseur» qui étale sa réussite au regard de tous, un «boétien» incapable dʼaccueillir la «vraie vie».


En moins dʼune heure, une amitié finit de se décomposer dans le rire et la fureur dionysiaques de deux êtres qui ne se connaissent plus. Pour un «oui» ou pour un «non», elles piétinent ce qui les unissait.


Une pièce qui parle de nous, de moi, de toi...


Nathalie Sarraute nʼa pas donné de nom à F.1 et à F.2 (initialement des hommes H.1 et H.2), comme dans la plupart de ses pièces de théâtre. Tout simplement parce que ces personnages «nous» représentent.


F.2 : ...Mon cas nʼétait pas le seul, du reste. Il y avait dʼautres cas du même ordre: entre parents et enfants, entre frères et soeurs, entre époux, entre amis...


Que lʼon soit un homme, une femme, que lʼon ait 15 ou 80 ans, que lʼon soit ouvrier, paysan, cadre supérieur, sans emploi, ou étudiant... ces mots nous touchent, ces situations nous les avons peut être déjà vécues, cette importance donnée au regard de nos proches, nous lʼavons tous...


... des relations aux autres


«Donner à réfléchir» tout en prêtant à rire, cʼest peut être le pari que relève lʼensemble de la pièce : le rire naît de lʼamplification des petits conflits qui nous déchirent silencieusement, et quʼil rend visibles et acceptables. Mais on ne pourra sʼempêcher de penser que les petits «riens» que Nathalie Sarraute observe dans les failles du langage font peur.


Cette pièce est un diamant pur aux mille facettes, un texte ciselé dʼune grande intelligence, pourvu quʼon ne veuille pas lui faire dire autre chose que ce quʼil dit. Cela tient certainement à lʼabsence de psychologie des personnages. Seuls les mots les construisent. Cʼest aussi la preuve de la dimension universelle de la pièce. Il existe ainsi quelques duos de F1/F2, tous différents qui nourrissent les personnages de papier. Celui-ci fait désormais partie des plus mémorables.

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