Après Mathieu trop court, François trop long et Deux pas vers les étoiles, nous voilà lancés dans une nouvelle aventure de création! Une fois de plus, c'est le coeur qui dicte.

Pourquoi ce projet? Proposer un projet, c'est parler de désir.
Pour ceux qui croient que la terre est ronde parle de l'Histoire, celle de nos Amériques; parle surtout d'une histoire qui rejoint au plus intime chacun d'entre nous: celle de la transmission, entre un père et son fils.

Si les personnages, si l'univers que l'auteur nous propose ici ne sont pas contemporains, et si la langue s'y module au temps qui lui convient, le langage demeure: c'est le langage du coeur.

Il y a chez Jean-Rock Gaudreault ce désir de rencontrer, que dis-je, de conquérir le jeune public: Jean-Rock écrit des histoires pour ses enfants... entre autres, bien sûr, parce qu'il croit à la transmission.

Il s'adresse ici, tout particulièrement, aux jeunes spectateurs de 10 à 13 ans: les plus grands des plus petits et les plus petits des plus grands... Ceux qui déjà ont un peu quitté l'enfance, qui s'enivrent déjà de leur jeune puissance, qui cherchent si fortement leur image nouvelle.
Ne pas se rendre au théâtre, a écrit Schopenhauer, c'est comme faire sa toilette sans miroir.
Nous faisons le pari de croire qu'il est possible de leur renvoyer d'eux-mêmes une image juste et émouvante à travers ce miroir, qui réfléchit avec la profondeur de l'Histoire.

Une rencontre artistique déterminante:
Le travail avec Jean-Rock Gaudreault représente l'évolution d'une complicité qui s'approfondit indéniablement.
Elle s'appuie sur les qualités du regard que ce créateur porte sur le monde: un humanisme, une sorte de grandeur d'âme, qui sans doute l'amènent à créer ces personnages à la fois si touchants, si proches de nous et porteurs d'espoir.
Et sur les qualités de l'écriture de cet auteur: une écriture riche, ciselée, solide et dynamique, une écriture qui force les choix esthétiques.

L'enjeu pour moi, ici, à titre de metteure en scène, c'est de créer l'ouverture, de trouver le passage, qui permette au jeune spectateur de se laisser emporter dans l'image, de reconnaître en Christophe et Hernando, le père qu'il aime et qu'il confronte, et le fils qu'il est... et peut-être, d'avoir envie d'en apprendre un peu plus sur ce découvreur, et sur ce fils qui devint le biographe de son père.

Ce qui m'interpelle aussi avec force, et m'inspire, c'est la profondeur du questionnement sur lequel s'ouvre ce très beau texte. Que feras-tu de ton jour? demande ce père à son fils.
Se peut-il que j'aie été si mauvais?

N'est-ce pas lorsque le miroir réfléchit qu'il joue le mieux son rôle?
Au sortir de l'enfance, ces grandes questions ne nous habitent-elles pas?

Jacinthe Potvin

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Synopsis

Le 25 juin 1502, un père et son fils s'échouent sur les plages de la Jamaïque.

Le fils se prénomme Hernando, il a treize ans.

Le père s'appelle Christophe Colomb. C'est son dernier voyage.

L'amiral déchu espère encore trouver un passage vers les Indes et refuse obstinément de croire que les terres qu'il a découvertes appartiennent à un continent jusqu'alors inconnu.

Hernando doit tout d'abord soutenir le moral de son père qu'il admire. Puis, il découvre le journal de bord de l'Amiral qui relate les trois premiers voyages: le livre qui contient l'Histoire vraie. Hernando entreprend alors de confronter son père sur ses exactions passées.

Colomb, homme du Moyen-Âge, doit reconquérir l'estime de son fils, enfant des lumières.

Le regard de celui qui découvre ressemble au regard de l'enfance, teinté de bonheur, d'enthousiasme et d'émerveillement suscités par l'espoir. Mais découvrir, c'est parfois ouvrir la boîte de Pandore qui déclenche catastrophes et méprises.

Sur une plage du Nouveau Monde, un fils reçoit le lourd héritage d'une Amérique à peine née, mais pourtant si semblable à la nôtre.