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Points de non-retour [Quais de Seine]

+ d'infos sur le texte de Alexandra Badea
mise en scène Alexandra Badea

: Note d'intention

par Alexandra Badea

Le spectacle sera structuré en quatre parties. Ces deux histoires qui se tissent ensemble, s’entremêlent dans le même espace surréaliste qui évolue tout au long, qui se métamorphose et se détruit. Les personnages cohabitent ensemble dans des espace-temps différents. Présent et passé avancent ensemble, parfois ils se superposent, parfois ils se regardent en miroir, parfois ils rentrent en conflit ou en tension.
Irène et Nora sont deux personnages qui se reflètent comme dans un miroir. Chacune apparaît et disparaît dans le rêve de l’autre. Chacune porte à certains moments de la pièce un regard sur l’autre. Progressivement l’espace imaginaire prend de la place dans l’espace réaliste. Un dialogue se tisse entre les deux femmes, un dialogue au-delà du temps.


Dans la première partie on est dans un espace intime, confiné. Un lit, des rideaux qui flottent. Irène et Younes apparaissent et disparaissent. Nora reste seule. Son thérapeute est invisible, une voix venue de nulle part. Sur les murs de sa chambre des images prennent vie, des morceaux flous de ce passé abstrait, des fragments de ses rêves et de ses cauchemars.


Dans la deuxième partie cet espace s’ouvre, l’extérieur pénètre à l’intérieur, cet espace blanc, propre est sali, il devient un terrain de guerre. Le son qui laissait entendre quelques secondes entre les scènes, des voix de la manifestation, des chants, des slogans en arabe devient de plus en plus présent et violent. Parfois il couvre les voix des acteurs, laissant la place aux corps qui s’affrontent, qui se perdent et qui se retrouvent.Irène raconte devant une caméra ce qu’elle voit. La victime devient témoin. En s’adressant à une caméra qui la suit, son regarde fixe les spectateurs. Parfois son témoignage est interrompu par son état émotionnel. Les phrases sont hachées. Elle sort du champ, elle fait arrêter la caméra qui la guette.Nora et son « frère » fouillent dans les archives du père absent. Des images documentaires ou des témoignages s’entremêlent. L’ordinateur devient aussi acteur et passeur de l’Histoire.


La troisième partie se passe dans la prison, l’espace se referme. Irène est seule. Des interlocuteurs passent devant elle, mais aucun de ces corps n’est visible sur le plateau. Les gens qui lui parlent sont en hors-champ, en dehors de la scène. Irène est filmée par la même caméra, des morceaux de film sont réalisés en montage direct. À l’image on la voit en plan large avec son avocat, son frère, des médecins (image préenregistré) et en gros-plan (image captée en direct au plateau).


Dans la dernière partie du spectacle le passé dialogue avec le présent à travers l’apparition du « père-fils » Léon à différent âges. Parfois il s’adresse à sa mère, parfois à son père, parfois à sa fille ou à son fils adoptif. Sa présence ne peut pas être incarnée au plateau. Léon Morel est l’absent, le personnage effacé, sans identité, sans passé et sans avenir. C’est une apparition invoquée par les autres personnes à travers le souvenir ou l’imaginaire.Ces différentes parties s’articulent par une écriture en direct qui se recrée à chaque représentation. L’auteure est sur le plateau et créé cette histoire sous le regard des spectateurs, comme une mise en abîme nécessaire qui permettra des entrées et des sorties différentes pour chacun des témoins.


Alexandra Badea, Novembre 2018

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