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Papa Alzheimer

+ d'infos sur le texte de Luc Tartar
mise en scène Laurent Hatat

: A propos de la pièce…

Papa est atteint de la maladie d'Alzheimer. Un jour il perd ses clefs, le lendemain il perd son chemin et peu à peu l'usage même de la marche. Papa perd la mémoire des êtres et des choses et dans la foulée toute son autonomie : on l'envoie en maison de retraite. Désemparé par cette dégradation irréversible dont il est le témoin privilégié, son fils tente de faire face à la situation et de lui porter assistance, devenant ainsi le père de son père, jusqu'à prendre sa place dans le lit d'hôpital…



Que reste-t-il de l'ordre du monde quand un père ne reconnaît pas son fils et lui dit : "Monsieur, qu'est-ce que vous faites là ?" Cet inconcevable trou de mémoire brise tous les tabous et précipite les hommes dans un espace-temps inconnu où les repères se dérobent : le jour, la nuit, l'identité des êtres et les mots eux-mêmes - pourquoi ne pas appeler une bouteille un chat et son fils Monsieur ?


La maladie d'Alzheimer, lente et incurable dégénérescence des cellules nerveuses, provoque chez le malade des trous de mémoire, des troubles du langage et du comportement, un dérèglement spatio-temporel et une perte totale d'autonomie. Le malade doit alors être pris en charge pour tous les actes de la vie quotidienne : la toilette, les repas… C'est un bouleversement pour lui et pour son entourage, d'autant plus violent que la maladie peut durer plusieurs années.


En attaquant notamment les centres nerveux du langage, la maladie d'Alzheimer interroge ce qui est la particularité de l'espèce humaine et l'essence même du théâtre : la parole. Que devenons-nous lorsque disparaît notre capacité à nommer les êtres et les choses ? Comment communiquer, dire l'amour et le désarroi lorsque les mots n'ont plus de sens ? Et comment ne pas rester bouche bée quand la confusion des esprits dénie la relation filiale, cette transmission de la mémoire et de l'hérédité qui est à la base même de notre société et sur laquelle se construit tout individu ?
Confronté à l'anéantissement du sens, et après être tombé lui-même malade, le fils n'a d'autre choix que de prendre la parole et d'adresser à son père une déclaration d'humour et de tendresse qui va lui redonner sa place dans la grande marche de la vie. A la question du père -Monsieur qu'est-ce que vous faites là ?- le fils répond quelques années plus tard dans une chambre d'hôpital par un "Tu peux t'en aller si tu veux" qui va dénouer la situation et rendre leur liberté aux deux hommes. Et ce lâcher prise salutaire se fait au théâtre, dont la langue décalée permet à la fois l'incarnation et la sublimation de la douleur, tout en nous faisant retrouver le sens et la valeur des mots.



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