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Nothing to do

mise en scène Emma Morin

: Note d'intention

au commencement, je découvre deux textes de Pascalle Monnier. Ils résonnent avec la précédente pièce Listen to me de Gertrude Stein. Là aussi, la parole est décollée de l’incarnation d’un personnage, et l’écriture opère un focus sur les questions de l’oralité, de l’adresse, de la répétition et la cadence des sonorités des mots. C’est une nouvelle entrée dans la spécificité d’une écriture, non théâtrale, qui appelle pourtant la voix en son coeur.
Nothing to do est la création d’un montage de textes de Pascalle Monnier écrits entre 1990 et 1995, édités dans la revue Action poétique, à compte d’auteur, ainsi que chez P.O.L.


Les textes choisis ont la particularité d’être composés de questions ; questions auxquelles personne ne répond. Ces questions sont une adresse au questionnement même, quelque chose qui échappe et qui cherche.


La disparition : une fréquence
Jardin, maison et absence forment une trajectoire commune à ces différentes partitions, et dessinent une constellation sans cesse réorganisée, réenvisagée, au travers de laquelle se fait entendre ce qui est tu. Une personne parle. Seule. On ne connaît pas l’histoire, mais il est palpable que quelque chose a disparu ; qui provoque remuement, dérèglement et suspend le présent dans un creux.


La parole est une avancée physique du corps ; elle tourne, se transforme, reconquiert territoires et temps, et tente de se rassembler autour d’un projet à inventer. Dans l’espace, la présence des deux musiciens au plateau, organise le vide d’îles, qui définissent circulations et trajectoires.


Dans l’oreille un contrepoint à la parole : la musique, un pont entre mémoire et oubli.
Le terme blues vient de l’abréviation de l’expression anglaise blue devils (littéralement « diables bleus ») qui signifie « idées noires ». Le terme blues est aussi dérivé de l’ancien français blue et signifie « l’histoire personnelle » (il reste dans le français actuel le terme bluette), qui est pour tous les bluesmen la signification du blues : une chanson à la première personne du singulier. « Dans Nothing to do, la musique travaille à convoquer la trace, le souvenir, la réminiscence. Tenter d’évoquer dans la musique en train de se faire, une autre musique dont elle serait la trace. Révéler l’absence, une sorte de long blues fait d’espace, de vide, de creux, où la voix chantée et bruitée serait le passage entre la musique et les mots. Il s’agit ici, un peu comme au cinéma, d’écrire une musique dont la charge émotionnelle convoque un état qui, juxtaposé au texte engage un jeu de relation/révélation de ce qui est dit ou non dans celui-ci. »
Tous les textes chantés sont extraits de La route de Salamanque et de Nothing to do de Pascalle Monnier. Certains sont traduits en anglais, d’autres fractionnés, ou désassemblés.

Emma Morin

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