: Intentions quant à la pièce et au spectacle
Le roman Blonde
Je ne crois pas avoir jamais éprouvé des sensations aussi intenses qu’à la lecture du roman-fleuve
de Joyce Carol Oates, il y a trois ans.
Le livre m'a littéralement aspiré, englouti et a été mon compagnon de nuit.
La vie de Norma Jeane Baker, le combat acharné qu'elle dut livrer dès ses premières années, sa
survie d'abord, puis sa vie à laquelle elle cherchait à donner un sens à travers l'amour, son désir
éperdu d'être mère, la fatalité ou le destin lui interdisant l'accès à une vie simple pour la conduire
dans la cage de la gloire, et la réduire au statut peu enviable d'icône sexuelle et finalement la mort
comme échappée ultime, tout cela me touchait profondément et l'écriture de Joyce Carol Oates me
le restituait parfaitement.
Adaptation
Le désir de faire une adaptation du roman pour le théâtre s'est, alors tout naturellement imposé, je
me disais que ce que j'avais ressenti, seul, pouvait l'être aussi par d'autres et collectivement.
Dès lors se posait la question de la nature de cette adaptation (le roman fait 1100 pages).
Fallait-il que l'histoire se raconte sous une forme narrative ? Un dialogue ? Un mélange des deux ?
Fallait-il que Marilyn Monroe s'incarne sur scène ou fallait-il l'évacuer, qu'elle ne soit pas présente
physiquement et axer l'histoire sur sa mère internée à l'hôpital psychiatrique et décédée en 1984 ?
Entre mettre tous les protagonistes sur scène et un monologue de la mère, tous les possibles
s'offraient.
Je me suis posé al
ors la question de ce que j’aurais voulu voir en tant que spectateur.
Spectateur
Entre la perspective de voir sur scène l'histoire de Monroe par le biais d'un monologue de sa mère internée ou d'un dialogue avec un médecin ou des infirmières et celle de la voir elle, en chair et en os, et avec tous les autres, Di Maggio, Miller, Kennedy, Zanuck, etc... Célèbres ou pas, bref, Hollywood, tout un monde qui, l'instant d'une représentation, redescend sur Terre et s'incarne, j'optais pour la seconde voie.
Il m'apparaissait aussi que je ne voulais pas d'une forme narrative, je voulais que l'histoire se parle et qu'elle se parle au présent.
John Arnold
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