On en parle dans la presse et sur le web
Poppy est noire et française. Sa couleur de peau n’a pas d’importance. Elle se sent blanche et parle la même langue que tout le monde, ce qui semble le plus important à ses yeux.
Les autres, surtout sa meilleure amie vont lui rappeler qu’elle est noire et surtout lui faire prendre conscience qu’elle est différente....
Dans son magasin de perruques ethniques, Poppy, jeune femme française d’origine africaine, raconte son monde, devant son miroir : son amie d’enfance Sarah, sa mère dans la pièce voisine, ses clientes et ses amies, noires et blanches. Les grandes et les petites filles. Toutes les femmes qui ont traversé sa vie, son histoire mais qui ont également marqué l’Histoire : Joséphine Baker, Rosa Parks, Angela Davis, Oprah Winfrey jusqu’à la mère de l’humanité, Eve, elle aussi noire…...
Elles sont là, témoins autour du miroir, ces perruques ethniques qui cachent ou révèlent, objets de provocation ou de frustration enfouie. Elles écoutent Poppy, rieuse et protéiforme, qui se coule dans les avatars intimes, politiques ou historiques du long fleuve noir....
Il ne s’agit pas ici de ne parler que de la couleur de la peau, même si Poppy qu’incarne avec fougue, malice et talent, Nadine Zadi, ne parle finalement que de cela. Elle est noire, mais elle est blanche en dedans. Il a fallu que sa meilleure amie lui dise qu’elle était noire pour qu’elle s’en rende compte vraiment, un jour, il y a longtemps....
Souvent drôle, à fleur de peau, au bord de la blessure, de la déchirure, Nadine Zadi est étonnante. Fragile et forte, sensible et rosse. En changeant constamment d'invraisemblables perruques, c'est notre oeil aussi, sur tous les préjugés, les ostracismes, qu'elle aide à changer....
Se libérer de ses barrières mentales est encore le meilleur moyen d’être libre.
C’est quoi être « noire » ? A cette question Poppy a de multiples voies de réponse mais aucune qui ne saurait être la bonne.
En effet être « noire » n’est pas juste une question de couleur.
Seule sur scène, Nadine Zadi incarne le personnage central de Poppy, une femme noire d’origine africaine propriétaire d’un...
Elle écrit « Noire ! » en blanc sur une carte d’Afrique couleur ébène. Son ailleurs à elle, ses racines proches et lointaines. Elle arrive le corps caché sous des couches de vêtements clairs, et le crâne en secret sous les perruques qu’elle vend. Poppy se camouffle souvent derrière son grand miroir opaque, et quand elle s’éclipse du reflet, c’est pour mettre les autres en lumière et elle-même à nu, se dérober pour mieux se libérer....
jeudi 03 septembre 2015
Cela flagelle l'épiderme .
Par Evelyne Trân
On se dit qu'il faudrait les dépasser ces histoires de couleurs, de différences sexuelles, sociales etc. Parce qu'on ne peut pas toute sa vie se focaliser sur son apparence ni ses origines. Mais la vérité c'est que ce sont les autres qui un jour alors que vous ne vous y attendez pas, vont vous faire remarquer que vous n'êtes pas comme eux. Personnellement, je me souviens de la remarque d'une femme vis à vis des métis qu'elle considérait comme des bâtards
Quand elle se regarde dans son miroir, Poppy voit bien qu’elle est noire. Mais elle vit en France, se voit blanche à l’intérieur et dit « avec cette perruque je ne fais pas noire du tout » ! Elle parle à sa mère murée dans le silence de la chambre voisine, à son amie Sarah, à la voisine. Dans son petit magasin de perruques défilent blanches et noires, celle qui veut une perruque crépue, mais blonde, celle qui veut des cheveux rouges pour ne ressembler à personne, les curieuses, les sans-gêne et elles parlent. Dans leur discours transparaissent tous les lieux communs et l’imaginaire des Blancs....