: Ecrire un texte à jouer
Note d’intention de François Chaffin
Le plateau représente un vestiaire.
Ce sont peut-être les vestiaires qui parlent, qui se souviennent des hommes et des
femmes qui les ont peuplés, se sont livrés à eux, s’y sont abrités, étouffés...
On y parle de travail, de famille, de chienne de vie, de lutte, de désespoir, de tout plus
que de rien, d’aubes fatiguées et de crépuscules inévitables.
On s’y tait, on y laisse entrer le silence. Les larmes. La fin.
On y tabasse l’ordinaire, on y montre sa peau, on s’y écorche les nerfs, on s’y frotte,
on s’y réconcilie, on s’y aime, on s’y tue, on s’y accroche encore...
Portes ouvertes, portes fermées, le vestiaires parle, il nous raconte, il nous laisse
sans oubli.
C’est un béret qui entre, un vélo, deux espadrilles, un coup de sirène, les portes
claquent, et l’histoire continue, se joue, s’amplifie, se multiplie, s’éparpille ; on se
souvient !
Ce n’était pas mieux avant, même si c’est ce que l’on croit.
Maintenant, c’est mieux, c’est toujours mieux maintenant, c’est aujourd’hui qu’il faut
vivre, c’est pour ces mains-là qu’il faut apprendre, c’est avec ces mains-là qu’il faut
entreprendre, changer le monde comme on transforme une matière.
Le texte parle d’aujourd’hui : que reste-t’il de cette vie d’ouvrier, d’ouvrière ?
De ces usines, de ses machines, de ses aciers ?
Ecoutons la langue qui a écouté, écoutons la porte du vestiaire s’ouvrir, et grincer...
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