theatre-contemporain.net artcena.fr

Ni bleu ni blouse

mise en scène Sylvie Baillon

: Ecrire un texte à jouer

Note d’intention de François Chaffin

Le plateau représente un vestiaire.
Ce sont peut-être les vestiaires qui parlent, qui se souviennent des hommes et des femmes qui les ont peuplés, se sont livrés à eux, s’y sont abrités, étouffés...
On y parle de travail, de famille, de chienne de vie, de lutte, de désespoir, de tout plus que de rien, d’aubes fatiguées et de crépuscules inévitables.
On s’y tait, on y laisse entrer le silence. Les larmes. La fin.
On y tabasse l’ordinaire, on y montre sa peau, on s’y écorche les nerfs, on s’y frotte, on s’y réconcilie, on s’y aime, on s’y tue, on s’y accroche encore...
Portes ouvertes, portes fermées, le vestiaires parle, il nous raconte, il nous laisse sans oubli.
C’est un béret qui entre, un vélo, deux espadrilles, un coup de sirène, les portes claquent, et l’histoire continue, se joue, s’amplifie, se multiplie, s’éparpille ; on se souvient !
Ce n’était pas mieux avant, même si c’est ce que l’on croit.
Maintenant, c’est mieux, c’est toujours mieux maintenant, c’est aujourd’hui qu’il faut vivre, c’est pour ces mains-là qu’il faut apprendre, c’est avec ces mains-là qu’il faut entreprendre, changer le monde comme on transforme une matière.
Le texte parle d’aujourd’hui : que reste-t’il de cette vie d’ouvrier, d’ouvrière ?
De ces usines, de ses machines, de ses aciers ?
Ecoutons la langue qui a écouté, écoutons la porte du vestiaire s’ouvrir, et grincer...

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.