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Accueil de « Mythomane »

: Note d'intention

par Christian Mazzuchini

Le drame de ceux qui ne veulent ressembler à aucuns autres,
c’est qu’ils se ressemblent entre eux !
Yves Navarre


Mythomane est notre septième spectacle en complicité avec Serge Valletti. Comme pour les précédents (sous diverses formes), « Mythomane » accueillera sur scène des « Gens de Passage », des « Gens d’ici » particuliers pour leurs incroyables vécus et autres poético bizarreries de la vie, à voir, entendre et à colorier sur place.


Le discours politique s’installe dans le confort des mots qui sonnent creux, pour des effets placebos. L’acte a disparu.
Depuis quelques années, des centaines et des milliers de personnes ont, à travers l’hexagone, pris à leur compte - qui sur le terrain social – qui sur des plateformes érigées en acte de résistance – le relais concret de politiques en mal de reconnaissance, pour une population en mal d’existence.


Leurs actes sont héroïques à plus d’un endroit mais la plupart demeurent bien évidemment ignorés. Loin de vouloir faire l’apologie des uns et le procès des autres, ce nouvel opus vallettien proposera à travers la France un petit coup de loupe, sur ces êtres qui suturent (au mépris de toute logique) les plaies toujours plus béantes de la fracture sociale.


Ces gens, il y en a dans chaque ville.
Tout le monde les connaît, ou en a entendu parler.
Mais justement tout cela paraît tellement normal, quasi banal, qu’on en oublie la profondeur et la réalité de leurs actes.
Ce sont des artistes sans oeuvre, ils sont les bénévoles hors-cadre qui, dans le social, l’humanitaire, le juridique, l’hospitalier, etc, nous facilitent la vie au quotidien. Ils sont les catalyseurs du lien social. Des gens qui y croient, des fervents, des courageux, des résistants de la vie qui donnent sans compter. Ce sont les anti-mythomanes par excellence, ils n’en parlent pas, ils agissent.


Je ne suis absolument pas militant en quoi que ce soit, mais si cette attitude de « citoyenhonnêteté » pouvait redonner un sens plus humble au métier que j’exerce, elle se rapprocherait peut-être de la générosité et de l’enthousiasme dont certains de nos compatriotes font preuve au quotidien.
Qu’ils en soient, de cette manière, simplement remerciés.


Ce sont de soit disant « petits riens » qui font toute la comédie humaine lorsque le théâtre à rendez vous avec la vie.
Ces interventions et ces rencontres ne sont pas les conditions sine qua non pour le bon déroulement du spectacle, elles ne sont qu’un plus.
Les trois volets des « Gens d’Ici » ont accueilli un peu plus de 6000 personnes sur scène en huit années de tournée nationale.
« Psychiatrie/Déconniatrie » a reçu quelque 1400 faux psychiatres complices ces quatre dernières années.
Et enfin « Jésus de Marseille » en un an, a offert à 90 comédiens amateurs une partition humoristique, à la mesure de leur talent.


Autant d’invités sur scène, signifie des familles, des amis, des voisins en plus dans les salles de spectacles.
Car cela reste ma préoccupation première : comment emmener, attirer d’autres gens au théâtre et élargir le cercle des « théâtreux » voire des abonnés.
Il y va aussi en tant qu’artistes de notre responsabilité.
D’où la multiplication des rencontres dans les villes traversées.
C’est grâce entre autres à ce long travail de sape, que nos spectacles remplissent les salles et fidélisent le public.


« Mythomane » ne dérogera pas à la règle et à la tradition. Intervenants dans le spectacle, multiples « Tchatchades » dans les villes, ponctuées à un moment par le spectacle lui-même.
La famille vallettienne ne cesse de s’agrandir. C’est un atout énorme.
L’accompagnement et la disponibilité de Serge sont exemplaires, autant en profiter.


La façon de penser, de considérer et surtout de vivre (et faire vivre) ces rapports entre une équipe artistique, un théâtre (avec l’ensemble de son équipe) et des gens (vision plus large que celle du « public ») diffère selon les lieux dits de spectacle vivant.
On en revient toujours au fond à la même question, celle de l’acteur, de la présence sur scène, du théâtre et du monde.


Et puis comme disait Confucius : C’est celui qui dit que c’est confus qui l’est !
Serge Valletti

Christian Mazzuchini

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