À lʼarrivée du public devant la salle, les trois acteurs déchargent le camion.

À lʼintérieur, un amas de chaises toutes identiques et tout au fond, un tabouret.

Chaque spectateur se voit confier une chaise et sʼinstalle dans la salle….

Les trois acteurs entrent à leur tour dans la salle : La Fille et ses Boys.

Ils installent un projecteur-poursuite sur un pied que lʼun des Boys manipulera pour mettre en lumière La Fille.

Elle raconte…

À eux trois, ils jouent et se rejouent encore une fois ce Music-hall qui les lie.

Le rond de lumière, seule source lumineuse du spectacle forme un contraste plastique entre le corps des acteurs et au deuxième plan : la salle telle quʼelle sera comme emprisonnée à ce moment-là dans cette image.

Les acteurs jouent avec la salle en inventant selon le lieu (un bar, une porte, des chaises, un extincteur etc).

Parfois le rond de lumière se resserre et les Boys laissent apparaître un double de La Fille, une forme marionnettique de petite taille, plus âgée, comme une figure immuable que lʼon peut sortir de sa boîte.

Ils parlent pour elle. Elle qui a disparu, nʼest plus là, reviendra…

La Fille parle pour son effigie parfois comme un souvenir qui balbutie encore lʼhistoire de sa vie.

La Fille joue avec cette figure, manipulée à vue par les Boys.
Une danse lente et belle les unit.

La Fille peut, elle aussi, manipuler à vue deux figures réduites des Boys… Son mari, son amant…

La répétition à vue de leur numéro de music-hall laisse transparaître des manipulations, des aspirations, des craintes, des douleurs et des grandes joies.

Une valse à trois, désordonnée, de ces personnages qui se cherchent dans ces fameuses salles polyvalentes et inventent, réinventent leur métier.