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Music-hall

+ d'infos sur le texte de Jean-Luc Lagarce
mise en scène François Rancillac

: Eloge de l’éphémère

Elle est la « Fille », la meneuse de revue, il est son « Boy ». A eux deux, ils font un numéro de music-hall, avec chansons, claquettes et paillettes ! Enfin, c’est ce qu’ils disent… Car les théâtres se font de plus en plus rares pour les accueillir... Et encore, si on peut appeler « théâtre » les derniers lieux où ils arrivent encore à se produire, soir après soir ! Et encore, « se produire » est peut-être exagéré pour qualifier ce qu’est devenu leur numéro, avec le temps, l’usure, avec le manque chronique de moyens, d’agent, d’argent, de succès… Et pourtant, malgré la galère du quotidien, malgré les ricanements des techniciens « goguenards » et leur obsession de l’incendie, malgré l’absence de piles pour le magnétophone à piles, malgré l’absence de scène digne de ce nom, de public digne de leur « renom » (!), malgré l’absence tout court de numéro…, restent une foi et un amour indéfectibles pour le théâtre, reste cette fascination de gosse émerveillé devant le rideau rouge, le strass, les chansons sentimentales et les maquillages exagérés : reste à jamais le plaisir essentiel de (se) raconter des histoires, pour ré-enchanter le monde et se donner des raisons de vivre encore et malgré tout, quitte à tricher un peu, jusqu’à ce que le rideau tombe, définitivement.


Apprenant qu’il est séropositif (il mourra du sida sept ans plus tard), Jean-Luc Lagarce, bizarrement, écrit en 1988 cette pièce courte, drôle et apparemment futile, dédiée aux acteurs les plus désuets et dérisoires qui soient : ceux qui, à défaut de succès parisien, doivent errer de ville en ville pour présenter leur numéro minable de music-hall… On pourrait les trouver ridicules à ressasser ainsi leurs souvenirs et leur amertume : or, grâce à l’écriture incisive et douce-amère de Lagarce, ce sont certes des héros ratés mais magnifiques, chantres du rêve (fût-il de pacotille !), artistes de l’éphémère et de l’inutile, et Music-hall devient ainsi, l’air de rien, un hymne formidable d’humour et de lucidité à notre vie sur terre…

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