Un monde incertain, un univers qui met en suspens les identités et topographies habituelles. Où sommes-nous précisément ? S’agit-il d’une veillée funèbre, d’un studio d’enregistrement ou d’un commissariat de police ? Parmi les personnages sur scène, qui est Moeder, la mère ? Cette mezzo-soprano qui entonne des arias ? Est-elle même là, tout simplement ?

Moeder, second opus d’une trilogie qui a débuté avec Vader que nous vous présentions en 2014 (et qui se terminera avec Kinderen), est un travail sur la mémoire et le deuil de cette mère absente. À la fois drôle et étrange, dérangeant et pourtant si familier, Moeder pose un regard amusé et tendre sur nos tentatives vaines de faire entrer le monde dans nos schémas.

Moeder est la toute dernière création de Peeping Tom. Elle est argentine, il est français et ils habitent tous deux à Bruxelles. Leur travail possède une signature singulière, à la lisière de la danse, du théâtre et du cinéma, tout en acrobaties et fluidité. Peeping Tom (« le voyeur » en anglais) aime donner à voir les êtres cabossés par la vie, toujours avec tendresse, jamais avec pathos.