: Notes avant les répétitions
Dire la rencontre avec Karin Serres. Il y a trois ans. Notre amitié, notre confiance mutuelle. Notre envie de continuer ensemble après Embouteillage. Dire mon goût pour son écriture vive, du moment, pour son grand détachement sérieux : ce qu’elle lance sur le papier joyeusement reste toujours matière libre à travailler. Dire sa poésie et son humour, son talent pour les mises en situations, les personnages vivants. Parler de la possibilité que m’offre Marguerite, reine des prés, de penser le rapport à la nourriture. Le Festin doit à nouveau se mettre à table ! Parler de l’émotion tous les étés sur les plages devant ces enfants trop gros. Les oublier en hiver, les retrouver encore plus nombreux, l’été suivant. Alors décider de cesser de les oublier 3 saisons sur 4 et penser réellement la population qui grossit quand elle s’appauvrit. En parler. Penser à Hansel et Gretel, le conte de Grimm, penser à l’enfant en aube blanche qui joue à la marelle dans le film de Ken Loach, Raining stones.
Penser au plus célèbre festin cannibale : la Sainte Cène. Le dernier repas où le traître a plongé les mains dans le plat, où la victime expiant les péchés du monde gave son assassin à la bouche ouverte. Penser la Sainte Cène vue par Carducho, de Vinci, Van Cleve...
Après Rang L, Fauteuil 14 et sa réflexion sur le quatrième mur qui sépare la scène de la salle, après Embouteillage mêlant spectateurs et acteurs dans l’intimité d’une voiture, quelle relation au spectateur proposée dans Marguerite, reine des prés, quel rapport trouvé dans un dispositif frontal ? Comment retrouver la scène, boîte noire séparée de la salle ?...
Anne-Laure Liégeois
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