À la Pitié-Salpétrière, Louise, qu’on a renommée Augustine, est l’une des célèbres patientes du tout aussi célèbre professeur Charcot : ses crises d’hystérie sont un véritable spectacle ; devenue l’objet d’une fascination trouble, Louise ne sait plus ce qu’elle est, ni comment se réapproprier un corps dont on a fini par la déposséder.
Nadège Reveillon aborde, avec ce texte poétique et brûlant, la condition terrible de femmes instrumentalisées par la science dans la France de la fin du XIXe siècle. Si ce monologue composé selon le modèle musical d’une fugue plonge dans un contexte sociohistorique précis, la parole écorchée du personnage soulève de nombreuses questions qui traversent encore nos sociétés. Quand sommes-nous véritablement libres ? L’amour et l’érotisme sont-ils toujours des forces aliénantes ? Ai-je un corps ou suis-je un corps ? Dans une langue haute et directe, Louise Augustine raconte le combat singulier d’une femme devenue un emblème. Derrière cette lutte ardente se joue aussi le monde de demain.