J’ai écrit une première version de Liberty Valance est mort au printemps 2000 pour une soirée qui m’était offerte en carte blanche au festival Studio Vidéo Danse d’Ajaccio. Ma seule intention de départ était de raconter un western de John Ford : L’homme qui tua Liberty Valance. Pour des raisons techniques, la soirée n’a pas eu lieu. Six mois plus tard, j’ai lu cette version en public à Montpellier dans le cadre de la programmation de ma première pièce Clémence au centre dramatique National Treize Vents. Puis plus rien.

Deux ans plus tard, j’ai obtenu une bourse d’écriture de l’Association Française d’Action Artistique qui m’a permis de séjourner deux mois à New York et un mois au Caire. J’y ai écrit ( entre autres travaux ) une seconde version de Liberty Valance est mort. Et cette version que je joue, sous la direction de Pascal Omhovère, depuis mars dernier. La seule contrainte que j’ai proposé à Pascal a été de diriger le travail de mise en scène vers un spectacle à jouer (presque) partout.

Ce projet a donc au moins deux enjeux : le premier bien sûr est de « faire théâtre » de ces histoires de films américains qui font écho (ou l’inverse) à des histoires de notre monde, aujourd’hui ; le second est de jouer ce spectacle devant tout type de spectateurs notamment des spectateurs qui vont rarement au théâtre (ou qui n’y sont jamais allés). A Ajaccio en mars 2004, nous avons joué dans dix sept lieux publics et privés de la ville : lieux de travail, lieux associatifs, hôpitaux, maisons de retraite, centre de convalescence, appartements, foyers d’hébergement, prison, écoles.
C’est ainsi que nous souhaitons continuer cette expérience.

Noël Casale