: Note d'intention
par Laurent Caruana
Lire et relire Les règles du savoir-vivre dans la société moderne de Jean-Luc Lagarce et , à travers ces relectures , participer à une jubilation de cette langue où « les choses importantes sont plus secrètes qu'il n'y paraît »
En dessinant d'une plume acérée les traits d'une certaine société, l'auteur part à sa recherche , à notre recherche, et peut-être nous y retrouverons-nous dans la vérité des mots.
Nous avons souhaité associer le public à ce jeu et nous avons inscrit notre travail dans un double questionnement à propos de l'héritage du passé et de la nécessité de règles à réinventer au présent.
L'immortelle baronne Staffe traverse les siècles et joue sur scène Les règles du savoir-vivre dans la société moderne. Mais tout change dans le monde, chaque jour apporte une modification et les usages subissent cette loi . Ce que la baronne représentait hier provoque aujourd'hui sourires et sarcasmes. Elle distancie donc son jeu et dénonce directement au public l'aspect suranné de certaines coutumes . Elle met en scène le spectacle de la société , modifie inlassablement le texte qu'elle adapte au gré des évolutions . Elle en change la forme , consciente qu'il faut s'appuyer sur des formes nouvelles . Comment ignorer la civilisation de l'image et le pouvoir de cette dernière! Elle intègre l'art de la rue pour illustrer le quotidien , et puise dans sa mémoire des souvenirs projetés à la face du public . Elle lui fait croire que « la vie est une longue suite de choses à régler » en étant persuadée que ces règles se rangent toujours dans le tiroir aux secrets .
Notre travail repose sur trois temps :
1. Une découverte ironique des règles sociales. 2. Une mise en scène de ces règles. 3. Après le temps de la révolte: l'éveil.
Trois formes d'expression artistique coexistent, jouent ensemble :
• le théâtre et ses mots • la musique et ses accords qui ponctue le temps qui passe. Il y a huit chapitres comme les notes d'une octave. • l'art visuel et son regard, projections : arts de la rue - pochoirs allégoriques pour situer l'action (art familial - scènes de la vie quotidienne)
Dans ce spectacle, il n'y a pas de fable explicite, chaque spectateur réinvente sa trame de l'histoire. Tout au long de notre recherche, nous avons mis en miroir deux époques , celle de la Baronne Staffe qui vit dans ses fantasmes, se projetant tour à tour dans le réel et l'imaginaire , vivant par procuration ce qu'elle décrit et celle de Lagarce qui , par ses commentaires et ses ajouts , transforme avec humour et férocité ces règles de savoir-vivre.
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