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Les Mains d'Edwige au moment de la naissance

+ d'infos sur le texte de Wajdi Mouawad
mise en scène Vincent Goethals

: Extrait du journal de bord

"Esther l'air est si froid". Froid du hangar à briques jaunes où l'on construit quelque chose: passerelle, escalier, creux, bosses, poutres en bois et métal, croisées, droites, coupées. Une boite à jouer ouverte et offerte. Par où on passe? Par un mur à clair-voie en bois métalisé. Marie qui monte par les escaliers métal, mère d'en haut. Plus besoin de rien, plus besoin de jouer, juste un regard à travers les planches disjointes, royale, haute et droite encore elle est là. Là. Indiscutable. C'est sa place, son lieu.
En bas, bosses, creux pour les femmes animales, penchées, mouvantes, souples, vivantes, dans la boue, l'eau et le brouillard.
On dit quoi? On dit violet, on dit prune, on dit bleu violacé, on dit violine, on dit pourpre aussi. J'ai envie de dire "chez eux", là. Qu'est-ce que c'est que cette maison ouverte, offerte, indiscrète, indécente, violente, rigide, droite, coupée, taillée en haut et figée, molle, salie en bas?... Violée, oui c'est ça violée. La maison est violée, ouverte offerte aux curieux, aux gens, "toujours aux gens". On violera peut-être les spectateurs.
Ils nous violeront c'est sûr, à coup de regards, à coup de présence.


Jérôme Salé
Journal de Bord - jeudi 13 janvier 2000

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