: Bernard Dort témoigne
Ce qui m’a toujours fasciné chez Adamov,
dans l’oeuvre comme chez l’homme, ce sont
moins ses idées que son goût et son sens
du concret. Ce n’est pas un hasard ni une
figure de style si, à l’époque où je l’ai connu,
il ne cessait de réclamer du théâtre qu’il soit
littéral et de la scène qu’elle constitue un lieu
concret (on reconnaît ici Artaud).
Ce qui lui importait le plus, c’était de
porter à la scène des faits ou des événements
visibles, directement lisibles, presque tangibles.
On l’a trop souvent oublié sous les
étiquettes dont on l’a recouvert : « théâtre
de l’absurde », dramaturge politique, retour
à l’onirisme… On a voulu faire de lui le
chantre de l’incommunicabilité : or, il ne
rêvait que de communication : c’était celle-ci,
à sa source-même, au ras des gestes, des
paroles et des choses les plus quotidiens
qu’il recherchait avant tout.
« Je suis séparé. Ce dont je suis séparé,
je ne sais pas le nommer. Autrefois cela
s’appelait Dieu. Maintenant il n’y a
plus de nom… Je suis séparé. »
« Écrire c’est l’horreur.
Ne pas écrire, c’est la terreur. »
Arthur Adamov
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