Thèmes
Deux grands thèmes et leurs déclinaisons en « sous thèmes » se dégageront de cette pièce :
1. La misère ou la pauvreté (dans nos pays occidentaux).
2. L’amitié. Elle sera traitée essentiellement par le personnage qui «s’en sort». «La Bande» incarnera le thème de la misère, ce dernier thème étant le plus important.

Sous thèmes
Dans les thèmes sous-jacents nous retrouverons celui des étrangers et de l’exil. On retrouvera les thèmes de la mort et de la maladie, inhérents à la condition triviale des personnages et de leur environnement. Le thème de la mort m’étant cher depuis longtemps il est normal qu’il revienne de façon récurrente dans mes textes. Enfin le thème le plus utilisé et le plus présent dans toutes mes dernières pièces : la folie.
Sans oublier, comme dans la majorité des textes de théâtre et de toute la littérature : l’Amour.
L’Amour apportera dans l’histoire le thème de la naissance.

Rapport avec notre présent Pourquoi écrire sur la pauvreté est ressenti comme nécessaire par un auteur contemporain? Pourquoi parler de misère dans un pays, dans une ville comme Lausanne où les étrangers et les pauvres ne meurent pas de faim, où il n’existe qu’un seul clochard ?
Je veux traiter de la misère intérieure de l’homme. L’action de la pièce se déroulera dans une banlieue imaginaire parce que ce qui m’importe c’est l’existence des hommes quand il ne reste que l’espoir et quand les individus sont marginalisés. Le décor est donc la rue mais la pièce traitera davantage des relations sociales dans des conditions extrêmes de pauvreté. Les rapports avec notre temps sont évidents : socialement la pauvreté augmente, la délinquance liée à l’inactivité et au chômage des jeunes augmente, sur le marché du travail les débouchés sont de plus en plus rares ; le malaise social est immense. L’alcoolisme et la toxicomanie également en augmentation chez les jeunes sont un symptôme palpable de cette «misère moderne», l’illettrisme et le manque d’instruction également. Mon projet est d’écrire une pièce qui traite de cette marginalisation aujourd’hui, en 2007. Ces jeunes incarneront notre jeunesse, celle qui est née dans les années 90 et celle qui vivra la prochaine grande guerre.

Je veux écrire sur la misère parce qu’elle s’insinue, elle s’immisce subrepticement dans notre vieille Europe et elle n’a plus le même visage que dans la pièce de Maxime Gorki ; «Les bas fonds». Elle a le visage d’aujourd’hui et c’est celui-là qui m’intéresse.

Ainsi cette pièce doit aborder l’humain sur deux plans : le plan social et le plan individuel pour que la fable forme une histoire épique au sens brechtien du terme. C’est aussi pour tenter de rejoindre Brecht que je veux y insérer un travail de choeur ; Parce que je chéris l’héritage de cet illustre aîné il m’a paru évident d’orner cette fable de paroles chantées.

Julien Mages