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Les Gardiens du rêve

+ d'infos sur le texte de Elsa Solal
mise en scène Jeanne Champagne

: les gardiens du rêve, une histoire...

Comment répondre à l’agression ? Comment faire entendre sa voix quand d’autres ont voulu vous faire taire ? Comment expliquer que d’autres chemins sont possibles et que la violence conduit à une impasse ?
L’équipe de L’apostrophe n’a pas attendu longtemps pour se poser toutes ces questions. Au lendemain de l’incendie qui venait de ravager son théâtre, Jean-Joël Le Chapelain songeait déjà à la riposte. Et pour le directeur de la scène nationale de Cergy-Pontoise il ne pouvait y avoir de réponse qu’artistique.


Certes il allait falloir retrousser les manches et trouver les moyens de sauver la programmation d’une saison qui ne faisait que commencer. Certes il allait falloir remettre en état cet équipement ravagé par les flammes. Mais pour Jean-Joël Le Chapelain il allait falloir aussi, et vite, se poser la question de la place du théâtre dans la cité d’aujourd’hui. Et qui d’autres mieux que des artistes allait pouvoir le faire ? Après tout ils étaient les premiers concernés et, indirectement, les premiers visés.


C’est ainsi qu’au moment où le Théâtre des Louvrais entamait sa résurrection, un autre chantier commençait : celui du projet Mémoire à vif.
Derrière ces trois mots, une idée forte : celle de laisser la parole aux habitants, aux témoins et aux victimes de cet outrage. De là, et uniquement de là, pouvait naître un texte théâtral capable de témoigner des émotions soulevées par les événements.


Pour mener à bien cette ambition il fallait trouver les bonnes personnes. Deux femmes se sont alors imposées aux yeux de l’équipe de direction de L’apostrophe. La première, Elsa Solal, est auteur et se caractérise par un travail d’écriture qui interroge l’actualité. Jeanne Champagne, la seconde, est metteur en scène et elle n’avait depuis longtemps plus à faire preuve de son caractère engagé et de sa passion pour le débat public.

Dès le mois de décembre 2006 les premières rencontres se mettaient en place. Elles auront concernées au final cent vingt six personnes venant d’horizons extrêmement variés. Parmi les participants on trouvait en effet aussi bien des jeunes habitués de la maison de quartier des Louvrais que des membres d’associations, des personnes âgées ou des détenus de la Maison d’arrêt d’Osny.


Pour les deux artistes embarquées dans l’aventure, la marche à suivre pouvait se résumer en deux concepts : faire parler et écouter. Une liberté totale leur était laissée dans la façon de conduire ces rencontres.
Pour Elsa Solal elles ont plutôt pris la forme d’ateliers d’écriture dont le point de départ était des questions diverses comme « qu’est-ce qui vous énerve ? », « quelle a été votre plus grosse colère ? » ou « quel a été votre premier contact avec le théâtre ? ».


Du côté de Jeanne Champagne il s’agissait plus de discussions à bâtons rompus ayant pour toile de fond la thématique du feu, de la violence et de la nécessité de l’Art dans nos vies.


Partant de là, que pouvait-il en découler ? Ni l’une, ni l’autre ne le savaient vraiment. Mais au fil des rencontres une évidence s’est imposée : le débat ne faisait pas qu’intéresser les participants, il les passionnait. Plus d’un an après les émeutes dans les banlieues, la volonté de témoigner et le désir de comprendre étaient bien là.


Pour Elsa Solal et Jeanne Champagne, comme pour l’équipe de L’apostrophe, la qualité des échanges dépassait donc toutes les espérances. D’un simple concept, Mémoire à vif devenait un projet artistique. Une fois lancée, la machine ne s’est pas arrêtée. Dès le mois de mai 2007 un chantier de travail d’une semaine avec des comédiens se tenait au théâtre des Arts de Cergy. Le 15 juillet Elsa Solal livrait le fruit de sa réflexion. Sur le bureau de Jean-Joël Le Chapelain venait d’arriver une pièce au titre évocateur : « Les Gardiens du rêve »…

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