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Les Bienfaits de l'amour

mise en scène Frédéric Poinceau

: Intention artistique

Sur le proscenium, un maître de cérémonie, le micro à la main et travesti en femme, nous fait en prologue la promesse d’une soirée spectaculaire paradoxale, puisqu’il s’agit d’un concours philosophique public. Autour de lui, gisent avinés et encore endormis, les futurs acteurs du symposium célébrant Eros. Ce qui va suivre, à leur réveil, n’évoque en rien le débat dialectique, mais plutôt une fête païenne sauvage de la pensée, avec ses bouffons sophistes, chantant à demi nus, enroulés dans des tapis de peaux et de poils, et s’enivrant à la grande table, surmontée d’une pyramide de verres de vin, en offrande au dieu.


L’espace central surélevé, où chacun se risquera à son tour, figure l’espace des éloges, de la mémoire, du récit mythologique, du spectaculaire mais il est aussi espace de danger, de tension, de mise à l’épreuve des acteurs, sous le regard des dieux et des hommes, et l’on peut s’y noyer dans le ridicule ou la confusion.


On pourrait aussi voir dans la cérémonie archaïque qui s’engage, alternant performance rhétorique, récital poétique, tours de chant, danses bachiques, un théâtre dans le théâtre - mental de Platon - jusqu’à la fin des illusions et l’avènement d’une vérité sans masque, portée par l’entrée surprise de la prophétesse Diotime, chantant, en l’honneur du Dieu Amour, la plus belle introduction à la philosophie qui soit.


Quant à l’opportunité de faire ressurgir ces fragments antiques amoureux, il nous faut écouter, Phèdre, qui nous avertit dès son prologue :


PHEDRE : (…) Il me semble vraiment parfois, au milieu de vous tous, gens cultivés, que la nature humaine se fût dissoute dans l’effrayant règne animal. Oui, ici, comme partout, ce sont les hommes qui se montrent le plus délabrés. Certains animaux hurlent en entendant de la musique. Mes chers amis, eux quand on parle d’Amour et de beauté éclatent de rire et fuient comme des loups. Aperçoivent-ils une étincelle de raison, les gens se sauvent comme des voleurs ! M’échappe-t-il un mot, à la louange de la Grèce antique, ils répliquent en baillant qu’il faut vivre avec son temps !...

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