Difficile de cerner quelque chose qui ne va exister précisément qu'en mouvement et à partir du travail qui sera fait sur le terrain.
Nous voudrions travailler autour du " mélange ", dans tous les sens du terme. Mélange, donc, musiques, textes, chansons : en ayant soin, cependant, que tout ceci ne soit pas un patchwork, mais d'essayer, tout au long, de garder un sens, une rigueur d'approche. Se dire que de ces formes multiples, de ces rencontres (à tous les sens du termes) nous allons faire ensemble qui ait sa cohérence, sa rigueur. Qu'il y ait, à la fin, un texte et une partition qui existent en soi, qui ne solent pas un simple " prétexte " au jeu. Donc là aussi, mélange d'une certaine souplesse d'élaboration avec une exigence à tenir… (et aussi du grave et du " léger ", du chaud et du froid, se dire qu'il serait bien que l'on ne sache jamais à quoi s'en tenir, jamais sur quel pied danser, que cela puisse nous " déconcentrer " et en même temps nous donner du bonheur d'être simple, dans la proximité de spectateurs, à essayer ensemble d'approcher, sinon de trouver, quelque chose qui ne peut se saisir que fugitivement…).

Dans le rapport de la musique, des sons, des voix, du texte, nous voudrions qu'il n'y ait pas " illustration ", prééminence de l'un ou de l'autre, mais que cela se conçoive, s'imbrique, se mette en place dans un même mouvement, dans une même dynamique. Un rythme commun, avec ses ruptures, ses brisures, ses " échappées "… Quelque chose d'encore très mystérieux pour nous… Quelque chose de difficile à développer, qui ne trouvera véritablement sa cohérence et son sens que dans la mise en œuvre…

Eugène Durif
Catherine Beau