Par Louise Rulh
vendredi 17 novembre 2017
Avec : Marie Vialle
D’abord un violoncelle, Bach. Puis une voix de femme, douce. Le violoncelle et la voix humaine s’unissent. Une
femme apparaît dans le plus simple appareil, derrière son violoncelle, enveloppée dans la pénombre. De la
comédienne enlacée à son instrument, on devine les jambes et l’arrondi des épaules, mais c’est d’emblée son
visage qui capture les regards. Puis ses vêtements lui tombent du ciel. Elle cesse de chanter, pour dire des histoires
: trois contes écrits par Pascal Quignard, Fête des chants du marais, Paradis et Le Nom sur le bout de la langue. Trois histoires qui n’en forment à vrai dire qu’une seule puisqu’elles concernent toutes les trois l’origine
de la voix… Trois histoires qui tiennent à des riens : une petite brodeuse, une ceinture, une pomme, le nom
oublié d’un cavalier en cape blanche… D’une simplicité superbe et savante, elles invitent à pénétrer dans le
domaine non pas du fantastique ou de l’irréel, mais du merveilleux. Pour les raconter, Marie Vialle se déplace
à la frontière du théâtre et du conte. L’art de l’actrice est de plonger dans ces univers étranges, parfois terribles,
en leur opposant douceur et pureté. Sa grâce infinie lui permet de réaliser ce moment miraculeux.
Par Louise Rulh
vendredi 17 novembre 2017