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Le Monologue d'Adramélech

+ d'infos sur le texte de Valère Novarina

: La pièce

Autour d’Adramélech fourmille le babil... il y a les convives, les Ingénieurs, Docteurs, Avocats, Militaires ; ceux-là contemplent la machine à produire si ingénieuse et si efficace. Il n’y a que les enfants, stupéfaits d’un tel phénomène, pour s’interroger sur le sens de la vie de cet individu de chair et de souffle.


C’est au centre de tout ce babillage que la voix d’Adramélech, auparavant muselée, explose par un ras-le-bol :
«...Son labeur est à son comble...».


Adramélech parle par trop plein d’air.
Machine à respirer, il répand un flot de paroles ininterrompues jusqu’à son dernier souffle. s’opère alors une déblatération.
Il se vide en paroles puis s’éteint à la fin, essoufflé, sur un «Hop!»


Quand enfin il se tait, le babil peut reprendre, le repas peut avoir lieu. Adramélech éteint, il sera autopsié, décortiqué, et enfin exposé, comme une pièce de musée, une oeuvre originale.


Adramélech est roi du drame. Adra- Drame et mélech (malik) - le roi ; c’est l’acteur ; un acteur au travail, ouvrier de la langue, celui qui seul fait agir le drame.


Le drame sera le travail de l’acteur. Ce dernier est ici non plus son représentant mais celui qui y est représenté.


La pièce de Valère Novarina s’ouvre sur une didascalie : «Le spectacle représente l’acteur au travail. Spectacle des sens, concert des museaux. Je traite à mort l’indillusion scopique...».


La didascalie en appelle à l’acteur laborieux; elle exprime clairement l’intention de cette écriture toute tendue vers le corps de l’acteur.


Par la langue, la surenchère mnémonique, c’est à l’acteur-performer «qui n’exécute pas mais s’exécute» que cette écriture s’adresse, dans un hommage au corps somptueux du danseur.


C’est l’opposition entre la danse profonde de l’acteur qui assume son entière visibilité et «la gesticulation de surface» du comédien dit «d’intentions», glissant dans l’invu de la performance :


«Je traite à mort l’indillusion scopique».

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