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Le Moche

mise en scène Gianni Schneider

: Trois questions à Gianni Schneider

Après «Visage de feu», c’est la deuxième oeuvre de Marius von Mayenburg que vous montez. En quoi cet auteur vous intéresse-t-il ?


J’aime mettre en scène un texte contemporain qui soulève une thématique actuelle et originale. Le Théâtre comme «laboratoire de l’imagination sociale» fait partie de ma démarche théâtrale depuis bientôt 20 ans. Chez Marius von Mayenburg il y a tout cela et même plus. J’avais déjà expérimenté la puissance et l’originalité de son écriture avec «Visage de feu». Son avant-dernière pièce «Le moche» s’est imposée à moi, parce que la pièce est emprunte de cette écriture particulière, qui pousse l’expérience de la chirurgie esthétique jusque dans ses limites, parfois drôles, parfois terrifiantes.


«Le moche», est-ce une pièce sur la beauté ?


Oui, comme le laisse deviner le titre, la réflexion porte sur la beauté et l’importance qu’elle revêt dans notre Société. Marius von Mayenburg invite le spectateur à s’interroger sur la validité des critères normatifs de beauté mais surtout il associe cette interrogation à celle de l’identité. Il pose le problème de l’unicité, de l’individualité des hommes dans une Société qui exalte l’uniformisation voire la «chosification» des êtres. Comment exister en tant qu’individu dans une société où la beauté plastique (du visage et du corps), résumée à quelques modèles, devient une condition de reconnaissance et de réussite sociale ? Serons-nous bientôt divisés en deux castes socialement incompatibles, celle des beaux et celle des moches ? Ou deviendrons-nous, grâce au progrès de la chirurgie plastique, tous les mêmes ?


Quelle est l’oeuvre (film, spectacle ou livre) qui vous a récemment marqué et pourquoi ?


«Mephisto», film d’Istvan Szabo, de 1981, avec Klaus Maria Brandauer. Je l’ai vu à la Cinémathèque de Lausanne et je suis resté marqué par ce film qui se déroule essentiellement au théâtre. «Mephisto» s’interroge sur le public. En effet, le film fait valoir que les artistes de théâtre, comme tout le monde d’ailleurs, doivent assumer certaines responsabilités et adopter un rôle critique ou risquent d’être hantés, comme Mephisto, par la conscience qu’ils sont devenus des petites pièces de jeux d’échecs dangereux.

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