Le Dernier Testament raconte la venue d’un nouveau Messie dans l’Amérique du XXIe siècle, une Amérique traversée par la violence, la misère, le racisme et l’inégalité. La pièce est une adaptation du roman de James Frey : Le Dernier Testament de Ben Zion Avrohom. À la manière des Evangiles, l’auteur imagine la vie de ce Messie et la retrace à travers les témoignages de celles et ceux qui l’ont connu : une prostituée, un directeur de chantier, une chirurgienne, sa mère, sa soeur, un rabbin, un prêtre, une jeune fille obèse, un agent du FBI, un avocat. Ben est un messie contemporain, né à Brooklyn, dans une famille juive orthodoxe convertie à l’évangélisme. Enfant battu puis chassé, adulte errant pendant de longues années. Un homme qui incarne une pensée marginale, écologique, non capitaliste, altermondialiste et tolérante. Un homme capable de miracles, de transformer certes l’eau en vin mais surtout la vie des gens ; en les aimant, homme ou femme, corps et âme, en les écoutant, en pansant leurs blessures, en leur redonnant confiance, en leur redonnant une place.

Pour Mélanie Laurent, ce livre a résonné comme une évidence posée là, presque comme un objet : la puissance de l’amour. Elle a aussitôt eu l’envie de le mettre en scène au théâtre plutôt qu’au cinéma. Le théâtre parce qu’au fond il s’agit de cela : un être humain qui parle à d’autres hommes et femmes. Le théâtre parce que l’on y voit des vivants jouant devant des vivants, dans un espace de communauté, et que l’oeuvre de James Frey porte cet espoir.