theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Le Complexe de Thénardier »

Le Complexe de Thénardier

+ d'infos sur le texte de José Pliya
mise en scène Denis Marleau

: Les enjeux de la mise en scène

Approche artistique


La langue de Pliya doit autant à la rhétorique classique qu’à la palabre africaine. Les personnages prennent la parole, se définissent et se disent entièrement par celle-ci; il est fondamental de la faire entendre.


Mais ce qui intéresse peut-être encore davantage Denis Marleau dans cette approche de huis clos est d’en faire resurgir les ombres, les dessous, les obsessions et les images poétiques inconsciemment mises en orbite par les deux personnages.


S’éloignant d’une représentation d’un drame d’intérieur, presque domestique, il cherche plutôt à créer un lieu d’enfermement, sombre et silencieux aux confins du surréalisme laissant poindre un hors champ, ce monde lumineux de l’aube qui s’anime encore de bruits de fin de guerre. Un lieu délibérément enfermé par la mère qui veut protéger en les séquestrant son fils, sa fille et Vido.


Un lieu traversé par les projections fantasmatiques et les obsessions de propreté de cette mère dévorante qui a du « salir » la partie femme en elle pour nourrir sa famille. Si elle ouvre la porte, toute cette construction, tout cet équilibre éclateront. C’est un lieu où la guerre existe toujours, qui est maintenue désespérément à bout de bras. Et Vido qui désire s’affranchir est liée plus qu’elle ne l’avait mesuré dans ce monde parallèle. Or, pour faire ressentir sur scène l’étrangeté de cette situation trouble, la perception de l’extérieur devient importante et celui-ci sera présent par la lumière jaillissant parfois par les fentes des volets et surtout par un environnement sonore créant une tension avec le silence imposé de l’intérieur de la maison dans laquelle les enfants dorment encore… La noirceur qui règne pourra donner forme par le biais de projections vidéo à tous les fantasmes et les obsessions, notamment la présence des rats qui envahit le discours dévorant de la mère.
Car en fait, dans cet affrontement inébranlable dans sa construction, qu’est-ce qui parle malgré les personnages et même l’auteur ? Quels sont les réseaux poétiques qui surgissent ? Que cachent ou révèlent les mots ? Quelles sont ces constructions intimes et ces conceptions du monde qui sont développées, contaminés par la guerre civile? Ce sont ces questions qui animent Denis Marleau dans une première approche de l’oeuvre.


Ubu, compagnie de création

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.