La scène représente l’intérieur de l’esprit d’Anna. Des boîtes, de tailles et de formes différentes, parsèment le plateau tels les souvenirs qui y vivent. L’esprit d’Anna, c’est un amas de sensations, de voix, de bruits, une chanson qui lui trotte dans la tête, un souvenir qu’elle préférerait oublier, un autre qu’elle a tellement revécu qu’il est devenu omniprésent, etc. En une heure, 19 de ces boîtes seront ouvertes pour livrer leur contenu au public. Les 4 comédiens sont également pris à l’intérieur du cerveau de la jeune fille, et deviennent au détour d’une séquence un des nombreux personnages des 19 tableaux chronologiques. Chacun des tableaux a son propre style, son propre rythme et sa particularité, plus ou moins fidèle à la réalité, comme peut l’être un souvenir. On passe d’un personnage à l’autre, du sérieux à l’absurde, de l’impertinent à l’émouvant, du chant à la danse, des années 90 à l’époque d’aujourd’hui. Le texte est écrit sous une forme différente pour chaque séquence (monologue, dialogue, narration, mélange entre les trois), ce qui rend chacune des 19 parties d’autant plus singulière. Les comédiens hantent le cerveau d’Anna et évoluent dans cette tête en toute liberté, allant parfois à l’encontre des volontés de la jeune femme. Cependant, affronter ces souvenirs fait aussi partie intégrante de l’évolution d’Anna, qui, du haut de ses 25 ans, se penche vers l’intérieur de sa tête et vers son histoire pour tenter d’analyser et de comprendre ce qui lui est arrivé.