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L'Assemblée des femmes

+ d'infos sur l'adaptation de May Bouhada ,
mise en scène Mylène Bonnet

: Une Assemblée de femmes

La pièce d’Aristophane pose la question du « vol » de la confiance. La confiance repose sur un contrat : la femme tient le foyer et assure la descendance, cependant que l’homme gagne l’argent, tient l’État, et assure la paix. L’oeuvre d’Aristophane est écrite à une époque où l’État est corrompu, où l’on paie les citoyens pour qu’ils siègent à l’Assemblée. Nous sommes dans un système en déclin. Au début de la pièce, le contrat a été rompu ; et c’est de leur maison qu’Aristophane fait partir la Marche des femmes. Quelle équivalence avec aujourd’hui ?


Père et mère n’assurent plus seuls la protection familiale. De nos jours, l’État, censé être le garant de la paix sociale, assure l’éducation et fournit allocations, sécurité sociale, retraite, logement etc. Il déçoit, ou pas, il protège, ou non. Voilà le nouveau contrat social.


Adapter Aristophane revient à interroger la nature du désaccord entre les femmes – groupe critique qui souhaite la justice – et les figures dirigeantes. Et l’on s’en prend peutêtre à l’État comme autrefois au mauvais père qui buvait l’argent du ménage. Notre propre système-Europe est actuellement en déclin ; il rend chaque jour ses citoyens et citoyennes témoins de contrats rompus par l’État. Déclin du politique, de son pouvoir : la question ne serait-elle donc plus celle du combat des femmes contre les hommes ?


C’est bien parce que les femmes sont les premières victimes des difficultés sociales qu’elles font les meilleurs clowns, c’est-àdire les meilleures guides sur les chemins délicieux des contradictions humaines.


Elles brûlent de trouver une dignité, une place de valeur dans la société. Elles s’appliquent absolument dans leur combat, mais leur prise de pouvoir s’apparente à un coup d’État : elles se masquent pour régner. Elles masquent leur vrai visage sous une barbe au lieu d’aller à visage découvert. Puis, le pouvoir conquis, elles s’empressent de satisfaire leurs pulsions les plus basses, à savoir copuler avec de beaux garçons, et faire un banquet… Rien à envier aux messieurs.

May Bouhada

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