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Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas

mise en scène Isabelle Pousseur

: Genèse du projet par Isabelle Pousseur

J’ai découvert, en une seule après-midi, Kaddish pour l’enfant qui ne naîtra pas. Grâce à cette lecture fiévreuse et ininterrompue, j’ai rencontré l’immense écrivain qu’est Imre Kertész. C’était en juillet 1999 et j’ai su, immédiatement, dès la dernière page refermée sur ce récit hallucinant, qu’un jour ce texte deviendrait du théâtre. Dans le courant de l’année 2001, j’ai décidé de faire un seul spectacle avec Matériau Médee de Heiner Müller et ce Kaddish pour l’enfant qui ne naîtra pas de Imre Kertész (joué à la Comédie de Genève, au Théâtre de la Place et au Théâtre Marni). Autour de deux thématiques : la mort de l’enfant et la séparation entre un homme et une femme.


Reprendre Kaddish individuellement au Théâtre Océan Nord c’est essayer de lui rendre les conditions qui, un jour, l’ont vu naître, comme « nécessité » ainsi que la forme première dans laquelle je l’ai rêvé : « un théâtre de chambre ».


Parmi tout ce que j’avais, jusque là, lu ou vu ou entendu sur le génocide des juifs dans l’Allemagne nazie, Kaddish pour l’enfant qui ne naîtra pas était la première chose - et cela avec une évidence bouleversante - qui venait absolument jusqu’à moi. Pour la première fois, on me parlait aussi de moi.


Kertész qui dit : « J’ai survécu parce que j’ai compris » : c’est qu’à travers la toute puissance de l’écrivain perce toujours le philosophe, celui qui fait de son expérience personnelle une tentative de compréhension de l’homme, dans ses ressorts les plus complexes.


Car cette terrible parole, qui est le coeur du texte "Auschwitz, dis-je à ma femme, représente pour moi l’image du père, oui , le père et Auschwitz éveillent en moi les mêmes échos, dis-je à ma femme" est bien sûr une parole privée qui nous renvoie à nous-mêmes dans nos rapports multiples au pouvoir et à la peur. A nous-mêmes, à nos échecs et à notre impossibilité d’amour, quand l’amour ne suffit pas. Nous-mêmes oui et notre responsabilité, notre Liberté, de choisir la vie plutôt que la violence, la vie plutôt que la mort pour que la vie continue.

Isabelle Pousseur

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