Autour de El Hadj quatre vieux compagnons Chérif, Hamed, Driss et Tewfik. Tous les quatre, comme El Hadj, sont des ouvriers à la retraite. La plus part ont des soucis de santé. Ils ont travaillé dans les industries comme le bâtiment, l’automobile ou les mines. Certains comme Tewfik ont multiplié les petits boulots.

Chérif rêve de monter enfin son restaurant, Hamed tente de faire venir sa femme malade du pays pour finir ses jours avec elle. Tewfik vit avec son fils, il chante régulièrement dans les fêtes de mariages et Driss, que ses amis surnomment Charles Bronson, à cause de sa moustache, habite lui aussi au foyer et tente depuis plusieurs années de récupérer la belle et spacieuse chambre de El Hadj.

Pour tenter de refaire parler El Hadj et le sortir de cet enfer, ces quatre hommes décident de l’entourer et de ne jamais le laisser seul. Personne ne veut le voir mourir en maison de repos et s’il meurt ce sera dignement et entouré.

Ils vont ainsi se confier à lui, le divertir, l’amuser, le faire rire et lui avouer des choses très intimes. Si El hadj ne meurt pas c’est uniquement grâce à la force de ces quatre hommes, leur présence est vitale pour lui. La parole a disparu, la nuit est tombée et nos quatre hommes se battent pour retrouver cette lumière.

Mais dans cette sincère générosité se profilent également de la jalousie et de vieux contentieux entre ces cinq personnages. Des dettes non honorées, des trahisons, des secrets de familles, des rivalités amoureuses.

Dans cette bataille contre le silence de El Hadj, d’autres conflits vont apparaître. Des conflits mettant en lumière la naïveté, la brutalité, la drôlerie et la tragédie de ces hommes.

Dans ce mythe du retour au pays qui ne vient jamais, nos cinq invisibles naviguent dans univers parallèle, vertigineux qui obéit à d’autres règles, personne ne les voit, personne ne les entend, et pourtant ils se battent, ils font du bruit.