Pour ce projet, Sarah Seignobosc et moi, menons des entretiens auprès de différentes personnes que ce sujet peut toucher.
Des enfants : un enfant en échec scolaire, un enfant choisi au hasard, un enfant hospitalisé, un enfant que l'on dit « précoce » qui intellectualise et rationalise beaucoup de choses, etc...
Et des adultes : une personne qui a un « ami imaginaire », un lutin qui l'accompagne et avec qui elle partage les expériences de sa vie de tous les jours, un clown qui travaille auprès d'enfants malades, un homme qui, à partir des évènements concrets et réels de sa vie laisse partir son imagination, tricote des histoires qui nourrissent son travail de comédien, un adulte qui nie l'importance de l'imaginaire dans sa vie, etc...

Notre travail d’auteur consiste à organiser ces différentes paroles afin de créer une fable sur les contrées intérieures. Nous cherchons comment les faire cohabiter, se répondre, entrer en contradiction…
Nous ne cherchons pas, avec ce spectacle, à démontrer quelque chose dont nous sommes convaincus. Nous nous interrogeons et c'est la rencontre avec les personnes interviewées qui nous modifie, nous met en mouvement.
Ces différentes paroles sont prises en charge par une comédienne et un comédien.
Nous tentons de retrouver notre part d’enfance avec le souhait d’être contagieux et l’envie d’inoculer de la curiosité pour les contrées intérieures propres à chacun.

Nous menons également un travail plastique sur nos paysages intérieurs. Benjamin Gibert, graphiste, plasticien et collaborateur régulier de la Compagnie travaille à différents tableaux mélanges de photos, de dessins, en accord avec la géographie intérieure des comédiens. Il n’est en aucun cas question d’être illustratif ou purement figuratif, mais plutôt de suggérer des états, des sensations et des impressions via ces « photos-dessins». De même, des matières premières (peinture, papier, etc…) servent à créer des mondes et à voyager ensemble, au présent, dans nos contrées intérieures.

Grégoire Blanchon