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Furieuses

+ d'infos sur le texte de Candice Carmassi
mise en scène Claire Bruxelle

: L'Origine

Tout part d’une expérience vécue, il y a plusieurs années, dans un bar à hôtesse. Après une première écriture, vive et fraîche, l’auteure de la pièce a souhaité travailler en collectif afin de mettre son texte à l’épreuve de la scène. Nous nous sommes rencontrées au cours d’une lecture de la pièce et nous avons toutes été profondément attirées par son contenu et les sujets qu’il questionne. Suite à la lecture, nous avons décidé de rassembler nos énergies pour faire respirer cette écriture viscérale dans l'espace. Ce projet, à l’origine personnel, est devenu collectif. Après quelques mois de travail au plateau, l'écriture a peu à peu évolué nous amenant aujourd’hui à la création collective.


Dès janvier 2011, le collectif, composé de cinq comédiennes et de la metteuse en scène, se forme autour de la pièce et nous commençons la création par des improvisations au plateau. Dépassant l’esthétique réaliste initiale, nous expérimentons en découpant le texte et en jouant sur ses contradictions, parce que ce que nous cherchons à exprimer ne peut s’exprimer que par le biais de la scène. Développer une forme de paysage vivant, explorant un endroit obscur, fantasmé, mystifié. Nous voulons donner à ce bar des couleurs, des textures, qui flirteraient entre le réaliste et l’allégorique de manière très claire. Nous cherchons alors à atteindre une forme d’hyper-réalité, propre au théâtre et à sa capacité d’accueillir, de contenir un monde dans tous ses paradoxes. Ainsi, nous voulons jouer des contrastes qui peuvent émaner d’un tel espace. L’espace exige l’abolition de normes, tout est extrême, des mots jusqu’aux gestes, pourtant la vie qui s’y déploie suit un équilibre maintenu. Il n’y a rien dans ce lieu qui soit normal, même seules, ces femmes sont constamment en tension. Et c’est souvent dans ces instants de prétendue détente – attente du client par exemple - que nous pouvons entrevoir une forme de normalité, banalité du quotidien, qui s’efface dès qu’un homme entre dans le bar. Ainsi, les personnages quoi que parfaitement définis, opèrent différentes métamorphoses, passant constamment d’un état à un autre, continuellement tiraillés entre la réalité et l’illusion. Le lieu dans lequel elles se évoluent - un bar à hôtesse - incite sans doute à métamorphoser leurs comportements, et c’est aussi cela que nous voulons montrer. Comment raconter et représenter l’extrême? Comment vivre et survivre dans l’extrême ? Comment montrer qu’entre le vice, l’arnaque, la perversion, se trouve aussi la force, l’amitié et la rage de vivre ?


Furieuses est avant tout une création qui questionne le thème de l’identité féminine. Loin du désir de marquer la différence des genres, nous ne cherchons pas à faire de comparaison, nous ne parlons que de femmes. Si ces femmes se prostituent, elles sont les victimes de notre société, mais elles ne sont pas les victimes des hommes. Il s’agit d’un point crucial dans notre pièce, nous traitons d’avantage le bar dans ce qu’il représente, plutôt que dans ce qu’il est. Furieuses tente de dessiner la féminité sous toutes ses faces, ce qu’elle montre, ce qu’elle laisse paraître, ce qu’elle cache, ce qu’elle nie…


Et nous ne sommes d’ailleurs volontairement que des femmes sur cette création.

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