Alors que la musique est, a priori, absente de Playhouse creatures, Filles de scène est un spectacle de théâtre musical, voire de théâtre lyrique.

En effet, les cinq comédiennes partageront la scène avec deux musiciens, un chanteur ténor haute- contre et un joueur de théorbe et de luth. Au texte d’April de Angelis (et aux extraits de pièces de l’époque qu’elle a glissés dans les scènes) répondront des pages du répertoire musical anglais du 17° siècle, de Henry Purcell, William Byrd ou John Dowland entre autres. Ce sera un moyen de faire résonner la langue anglaise et d’amener le public à l’époque où se situe la pièce sans qu’il ait besoin d’explication, de rendre l’Histoire sensible.

Nous ferons du chanteur le sixième personnage de la pièce. Seule présence masculine sur scène, il sera l’un des points centraux de la mise en scène. Par son timbre très particulier, masculin dans ses fondations mais presque féminin dans les aigus, le Haute-contre sera comme une réminiscence du Théâtre élisabéthain, le fantôme de ces jeunes comédiens dévolus aux rôles de femmes et que les héroïnes de Filles de scène ont supplantés.

La musique ne sera pas l’illustration ni l’accompagnement des scènes, mais un prolongement de la parole et des situations. Elle s’inscrira tantôt comme une respiration pour accompagner les ellipses de la dramaturgie, tantôt comme un partenaire de jeu. Enfin, les extraits de pièces du répertoire insérées dans le récit seront, comme à l’époque, mises en musique.

C’est une forme particulière de théâtre lyrique que nous proposerons en associant des compositeurs baroques et renaissance à une pièce du XXI° siècle.