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Encore plus de gens d'ici

+ d'infos sur le texte de Serge Valletti
mise en scène Christian Mazzuchini

: L'histoire

C'est quoi c'tte histoire ?


C'est l'histoire d'un acteur qui en avait marre de baguenauder de scène en scène et de ville en ville. Qui en avait marre quoi de se retrouver tout seul comme un con, tard dans la nuit, dans la ville, dans sa petite chambre d'hôtel, jamais la même, tout seul, après les applaudissements. Alors, un beau jour - ou était-ce une nuit ? - il se dit qu'il faudrait inventer une autre façon de faire du théâtre avec les gens d'ici, ceux qui sont venus l'applaudir et aussi ceux qui ne sont même pas venus l'applaudir, parce que le théÄÄÄtre, c'est pas leur truc !
Bon alors il se décide que c'est ça qu'il faut qu'il fasse et il le fait, et ça marche – incroyable ! Même que ça fait des lustres, maintenant qu'il le fait, que ça marche toujours et que ça change tout le temps, forcément, c'est que les gens d'ici, ça ne se prévoit pas ! Et s'il y a du prévu là-dedans, il y a vous comme imprévisible complet !


Ça marche en "volets".


Bon, pour vous dire les volets - maintenant que c'est officiel, parce que quand même, il faut comprendre d'où ça vient l'histoire - ça marche en "volets". Et ça marche aussi, surtout, nonobstant, parce que l'acteur en question est sacrément acoquiné avec un auteur vivant au demeurant, même si le dit-auteur dit à l'acteur "fais donc comme tu veux, fais comme si j'étais mort !". Tu parles !
En tout cas, pour vous dire les "volets", le premier s'est ouvert en 1997 : Gens d'ici et autres histoires, l'acteur pioche dans les textes publiés de l'auteur, les monte dans le désordre et les interfère, interlude avec d'autres histoires, celles des gens. Deuxième volet : l'acteur va fouiller dans les tiroirs de l'auteur, des textes pas publiés, les assaisonne avec des “ déjà publiés ”, et toujours avec les textes des gens d'ici, d'autres, entre temps - forcément les chambres d'hôtel, c'est pas fini - donc ça s'appelle Les autres gens d'ici. Enfin, et pour nous, s'ouvre le troisième volet Encore plus de gens d'ici. Et c'est ici qu'on vous espère, pour l'ouvrir grand ce troisième volet ! Parce qu'ici, à Bonnieux, à Lagnes, à Cavaillon, c'est pas la tchatche qui manque, non ?



Théâtre populaire


Pour Encore plus - troisième volet – donc le nôtre, l'auteur pond un texte spécial, du tout exprès pour l'acteur : c'est 7 histoires - comme 7 jours de la semaine - de la vie d'un acteur "déplacé" en hôpital psychiatrique et à qui l’on fait croire qu'il est toujours sur les planches en train de jouer. Les "gens d'ici" viennent le "visiter" un peu comme feraient la famille ou les amis, lui apportant des nouvelles de l'extérieur. Bon, ils viennent en espérant un peu interférer sur ses “ neurones ”. Le distraire quoi ! Mais faut pas déconner, des neurones, il en a ! Et pas des moindres puisque, cette fois, le texte de l'auteur est construit en " 52 neurones", alors lui l'acteur, il n'a qu'à piocher, encore et encore, là-dedans pour choisir ses scènes, suivant que ceux d'ici, vous, les tchatcheurs, lui déclenchent telle ou telle jactance de "neurone". Voilà, ça c'est pour le principe de "comment fonctionne le spectacle de l'acteur et qu'à chaque fois c'est jamais le même".



Mais bon, faut voir !


Parce qu'il faut le voir, Mazzuchini envahir le plateau, costumé en toréador, comme s'il ne savait pas dans quelle arène il se trouve, malgré la belle assurance que lui donnent ses santiags et dire, sur le ton inquiet de celui qui, malgré lui, occupe la première place : "Parler, je n'aurais jamais dû commencer. Mais c'est trop tard !" Eh oui, c'est déjà trop tard parce que dès qu'il entre et jusqu'à ce qu'il retourne à sa chambre d'isolement - les coulisses d'après les applaudissements - nous, spectateurs, on est rivés, scotchés, à ses mots, ses santiags, son allure de kakou marseillais qui en fait trop : tombeur, macho qui doute, mais non quand même, la mèche blonde à dégager pour nous séduire, les hanches bien dans l'axe, l'œil extra-lucide, la verve pétillante et généreuse, ni avare, ni haineuse, avec l'accent du Vieux Port.


On est chez nous, avec lui, option transat et sieste, à l'heure où les tchatcheurs vont "lui piquer la scène". Parce que, sans rire - et il n'est pourtant question que de rire - le vrai art de Mazzuchini est celui de l'acteur-entremetteur, personnage en quête de lui-même, capable de laisser sa place à un autre. Un autre personnage, un "gens d'ici", porteur d'un autre spectacle qui commence... mais, pas fou, garde-fou, Christian adopte, adapte les gens à son scénar. Pas qu'acteur le Christian, pas qu'entremetteur de "neurones" de Valletti selon l'à propos, mais immense partageur de jeu. C'est un métier ça, "partageur" ? On peut gagner sa vie avec ça ? Oui, on dirait. Et c'est de l'art ça ? Oui, de l'art partageur parce que directement partagé avec le public, et avec les gens d'ici, et avec l'auteur, et avec le sentiment de la vie, et avec… ça fait déjà pas mal de monde, non ? Surtout qu'à chaque fois, il la joue, comme il veut, la pièce en direct, au "feeling" comme on dit, avec l'imprévu du moment plus l'imprévu des visiteurs de l'heure, les gens du cru qui le font divaguer le spectacle. Ça en fait des aléas ! Alors, c'est pas un art ça, qu'est pas du one-man-show mais du pluri-men-show, branché en direct de neurones à neurones, du côté du rire de cerveau ?

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