Drame : n.m (Grec : Drâma)
Pièce de théâtre de ton moins élevé que la tragédie
représentant une action violente ou douloureuse où le
comique peut se mêler au tragique.

Après la création de Quelqu'un pour veiller sur moi de Franck Mac Guiness qui racontait la vie de trois otages retenus au Liban, un anglais, un irlandais, un américain, trois anonymes pris dans l'engrenage de l'histoire, trois abandonnés, j'ai décidé de créer Drames brefs (1) de Philippe Minyana qui, là aussi, représente d'autres anonymes ordinaires confrontés à la mort d'un être qui pourrait être cher : leur mère, leur voisine, une connaissance...
Philippe Minyana écrit une variation, une suite de six tableaux autour de ce même thème : variations post-mortem.Ces Drames brefs (1) sont une variation épique de l'âme ordinaire. La mort devient une libération, un souffle qui flamboie. Fini, terminé, la vie, l'échec de la vie. La souffrance comprimée, éreintée par le temps s'expulse.
Cette démesure de la mort ordinaire est signe d'humour et de vitalité. Ces hommes, ces femmes, fréquentent la douleur d'exister. La mort n'est qu'une suite de répétitions. Cela fascine.

L'oeuvre de Philippe Minyana s'abstrait de tous les codes et de toutes les conventions théâtrales ; le geste de l'écriture inclut à son origine le geste de la représentation. Comment déchiffrer la partition théâtrale de Philippe Minyana ? Comment jouer cette écriture ? Comment faire entendre l'invisible, comment toucher l'inaudible ?

Je me propose de travailler avec des acteurs-musiciens-chanteurs pour que Drames brefs (1) soit du théâtre musical sous l'impulsion sonore de Brigitte Monseur et Fabienne Pralon : créer une partition de sons, de bruits, d'images et que tout reste léger, simple et pénétrant.

Etienne Pommeret