theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Derniers remords avant l'oubli »

Derniers remords avant l'oubli

+ d'infos sur le texte de Jean-Luc Lagarce
mise en scène Julie Deliquet

: La répétition

par Julie Deliquet

Naviguer entre réalité et dramaturgie.


Imposer le collectif : voilà comment ça commence !
Tous les acteurs, donc personnages seront présents sur le plateau. Pas de scènes découpées et privées, une parole entendue et donnée.
Cette contrainte et identité de mise en scène m’est apparue comme une évidence à la lecture du texte. On ne se ballade pas en électron libre dans une maison inconnue mais on reste, on assiste, on gène. Ce choix insiste sur l’idée d’égalité des rôles et de leur pouvoir hors les mots.


Un regard poursuit un non-dit, le malaise et la politesse font reculer l’instant de vérité.


Les scènes sont revisitées dans une sensation de plan-séquence qui dépend beaucoup de ce qui vient de se passer à l‘instant même où l’acteur prend la parole.
On ne peut pas présupposer, l’adresse est multiple, il faut faire un choix. Ce choix de « à qui je parle » est remis en doute à chaque représentation, le collectif bouge sur scène, l’ambiance est toujours différente, il faut partir de ça.
C’est le mot d’ordre : le choral donne le “la”, le drame de chacun n’est aucunement fondateur de la représentation et c’est pourquoi elle est mouvante.


J’ai choisi comme acteurs des personnalités qui pouvaient déjà trouver en eux la nature de leurs personnages attribués. Chercher sur son identité et la distancier pour s’en amuser. Nous travaillons sur le référent.


Le travail de répétition consiste à trouver un langage commun qui rend l’acteur disponible et suffisamment souple pour se laisser colorer par l’autre et par l’imprévu.
Le point de départ fut la prise de conscience de l’acteur de ce va et vient permanent entre texte, histoire, personnage et lui dans sa réalité.
Le travail consiste à jouer avec ces allers retours et à ne jamais les opposer mais au contraire, chercher à les faire se rencontrer.


L’immersion dans la pièce nous donne des réponses inattendues et une grande disponibilité pour son propre personnage et celui des autres.
On mange en vrai, on ne dit rien, on s’ennuie vraiment, on avance dans le propos mais on s’éloigne de la logorrhée.
Si l’acteur parle, il prend un risque et cherche à obtenir quelque chose de l’autre et non déverser une parole qui soulage. Parler ça fait mal.


A les voir improviser, je comprends que le temps du texte est très proche de celui de la vie réelle, il respire, il hésite, il tend vers la maladresse.
Je dois rester proche de cette sensation lorsque nous passerons au plateau…
L’acteur s’approprie la parole, ralentit et réduit peu à peu la distance entre lui et son personnage.
Il répond à Lagarce !


L’acteur se sert des mots comme matière mais n’en n’attend pas tout, il s’inscrit dans une proposition d’immédiateté à travers un jeu au présent.

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.