: Note d’intention pour la scénographie
Vincent Debats : Formation à l’Ecole supérieure d’art dramatique du TNS. Diplômé de l’Ecole supérieure des arts appliqués Duperré. Scénographe, il a travaillé notamment avec Yannis Kokkos, Joël Jouanneau, Sélim Alik, Isabelle Pietra et Madeleine Gaudiche. Assistant à la scénographie pour Antoine Vitez.
La pièce d’Edward Bond demande au scénographe de
concevoir un espace qui soit concret sans être naturaliste,
porteur d’une force poétique qui convoque l’imaginaire
du spectateur sans être dans l’abstraction pure. C’est un
endroit très précis, un équilibre entre l’infiniment petit et
le monumental.
Les cinq premières unités représentent différents espaces
intérieurs (le salon, le hall de la maison de campagne,
la ruine de Bartley). Il y a une lente dégradation des espaces,
(la maison d’Oldfield, sa maison de campagne,
une maison abandonnée), on « s’oriente » de plus en plus
vers un chaos.
Tous ces lieux sont presque vides, mais Bond y place
quelques objets ou du mobilier de façon très épurée.
On peut imaginer un espace très concret évoquant les
intérieurs (trois maisons distinctes évoquées par la didascalie)
dépouillés de toute anecdote naturaliste. Il faut des
portes, des fenêtres mais évoquées par de simples ouvertures
dans la paroi…
Ce sont les objets et le mobilier qui au premier plan pourront
apporter une touche naturaliste.
Le premier espace ouvre sur le salon des Oldfield dans
une configuration repérable. Le second espace est beaucoup
plus énigmatique et s’impose de plus en plus. Edward
Bond donne à voir une sorte de cartographie du monde.
Ensuite pour moi un autre cycle commence. On revient
dans le salon mais tout est recouvert par des draps. Ici,
la matière constituant la structure de la scénographie, au
départ presque invisible, devra tout dominer, (décadence
de l’empire Oldfield et prédominance du chaos). Pour les
unités sept et huit c’est de nouveau le bureau de Oldfield,
le domaine du pouvoir par excellence, la verticalité dicte
l’espace (lumière). La dernière unité c’est de nouveau la
maison en ruine, mais cette fois-ci c’est dans la cave : L’opposé
de la verticalité, sol et fond se mélangent (lumière).
Dans la pièce, c’est l’humain qui est la question centrale: « Qu’est-ce qu’être humain? ». Pour faire entendre cette question nous aurons besoin d’un écrin très simple et sensible. II ne faudra pas créer d’interférences par des « idées » qui n’appartiendraient pas strictement au continuum du texte.
Vincent Debats
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