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Comida

mise en scène Gabriel Da Costa

: Dévoiler les corollaires familiaux de dépendance, d’éducation et d’idéal

L’organisation de la famille dépend de l’organisation de la société, la première exprimant plus ou moins, à grande échelle, la seconde. Mais, due à la rupture entre famille et société qui se fait de plus en plus grande : la société aujourd’hui favorise l’individualisme (mobilité géographique de l’individu pour travailler, essor de la place indépendante de la femme au sein de la société, multiplication des structures éducatives pour enfants dès le plus jeune âge…), les questionnements autour de la famille se renouvellent.
On peut effectivement s’interroger sur la capacité de la famille à se maintenir comme élément de coordination entre l’individu et la société.
L’importance idéologique de la famille croît, les dépendances mutuelles au sein des actants de la famille est normale.
L’inégalité fait totalement partie du système, chacun obtient quelque chose de différent de sa famille. Les enfants dépendent des parents pour leur soutien financier et émotionnel ; la femme dépendra souvent de son mari, au moins partiellement d’un point de vue financier ; l’homme dépend de sa femme et de ses enfants sur le plan émotionnel. De plus, l’homme et la femme dépendent de la famille pour acquérir un statut social : l’homme comme « chef de famille », la femme dans son rôle d’« épouse et mère », censé être fondamental.
Aujourd’hui, la génération n’est pas l’alliance qui prévaut en termes de famille. On ne parle plus de « parents naturels » mais de « parents légaux », tout comme le terme « parent » aujourd’hui trouve son sens ancien dans le terme de « géniteur ».
L’idée de conservation, elle, est fortement remise en cause. Les valeurs anciennes ne retrouvent plus la même puissance actuellement : la jeune société essaie de se libérer du classicisme (homme travailleur, femme au foyer, enfant au service militaire…), des jugements discriminatoires (idée de race, homosexualité…) de l’éducation manichéenne (tout appartient à deux catégories : le Bien et le Mal).
Malgré tous ces bouleversements que subit la Famille, les hommes s’accrochent à ce modèle et tentent de renforcer ses prétendues valeurs traditionnelles. Ce qui explique l’importance idéologique accrue de la Famille et la centralité du foyer dans le capitalisme moderne. L’ « amélioration » de la maison alimente une industrie importante. À la périphérie de chaque ville, d’énormes entrepôts proposent les équipements de base pour la « maison de vos rêves » ; l’un des loisirs les plus répandus aujourd’hui consiste à chercher des objets pour remplir son logement. Et les politiques l’ont bien compris, puisqu’ils parlent dans leurs programmes d’un pays de « propriétaires ».
La société associe constamment bonheur familial et ressources matérielles. C’est ainsi que les publicitaires nous présentent un monde chimérique : intérieurs spacieux, cuisines gigantesques dotées d’un équipement ménager moderne et rutilant. Ces familles ont toujours la peau blanche, elles sont en bonne santé et conformes aux « canons » de la beauté. Les parents ne perdent jamais leur calme et les mères arborent un sourire joyeux pendant qu’elles placent le linge sale dans la machine à laver ou qu’elles nettoient le carrelage. La violence domestique, les mauvais traitements, les dettes ou le chômage ne frappe jamais ces familles. Cette image idyllique ne correspond à aucune réalité, elle ne décrit que le style de vie d’une bourgeoisie riche, sans soucis, soit une infime minorité de la population. Cette image contraste radicalement avec les conditions matérielles précaires et les vies sentimentales étriqués de la plupart des ouvriers et ouvrières. Et si un prolétaire acquiert l’un de ces objets tant vantés par la publicité, il lui faut s’endetter jusqu’au cou pour se le payer.
La Famille est, en principe, le domaine privé de l’amour et du bonheur intime, mais souvent le royaume de la souffrance et de la violence privée, ou des espoirs déçus. À cela vient s’ajouter une contradiction supplémentaire lorsque la famille ne correspond pas à son image. C’est un havre de paix dans un monde sans pitié, mais aussi un enfer pour bon nombre de ses membres. L’apparence extérieure de la famille diffère considérablement de sa réalité. Plus le monde extérieur envahit la famille, plus celle-ci devient un enfer et de moins en moins un havre de paix. N’importe quelle épreuve ou tension peut la réduire à un dossier supplémentaire dans les tiroirs des services sociaux.


LA FAMILLE EST DETERMINEE PAR UNE DOUBLE RELATION BIOLOGIQUE :
- LA GENERATION QUI PERMET LA CONSTITUTION DU GROUPE
- LES CONDITIONS DU « MILIEU » QUI PERMET LE MAINTIEN DE CE GROUPE EN ASSURANT LE DEVELOPPEMENT DES JEUNES.
CE MAINTIEN DONNE LIEU A LA FOIS A UNE CONSERVATION, UNE TRANSMISSION DES VALEURS, ET A UN PROGRES.

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