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Chambres

+ d'infos sur le texte de Philippe Minyana
mise en scène Patrick Descamps

: Propos du metteur en scène

Cinq femmes, un homme, six faits divers, six paroles, six moments de vie ou plutôt six "récits de vie". La parole intime, indécente, livrée sans fard. Imaginez ce qui se passe quand on vous donne la parole pour la première fois et dans un temps imparti. Il faut aller à l'essentiel, pas le temps de réfléchir, les mots fusent, les émotions se bousculent, ça va vite, trop vite, comme la vie… C'est beau, c'est tendre, c'est violent, c'est joyeux, c'est triste comme la vie mais ce n'est pas la vie, c'est du théâtre…


Dans un très beau texte de présentation sur la création des Guerriers au Théâtre de l’Ancre en ’99, Philippe Sireuil concluait par : « cette pièce, c’est un caillou qui saigne ». Plus tard, je lisais un texte de Robert Cantarella (metteur en scène de nombreuses pièces de Minyana) où il parlait de « la vulgarité ibérique » dans l’œuvre de son ami.


Ces deux définitions s’entrechoquent dans ma tête, me touchent et me travaillent au plus haut point.


« Le caillou qui saigne dans cette vulgarité ibérique », me semble être la base d’une certaine approche de la pertinence du texte de Minyana. Je ne connais pas Sochaux (lieu de l’action de Chambres), mais je commence à bien connaître cette Espagne rurale, profonde, et dès la première lecture de ces six monologues, l’univers d’Almodovar m’était apparu comme une évidence.


Les mots de Sireuil et de Cantarella n’ont fait que m’encourager dans cette voie, m’imposer un certain regard sur cette pièce, cette longue traversée avec des gens qui vivent la difficulté quotidienne mais ne sont pas encore « déformés » par une civilisation de l’inutile, ces femmes et cet homme qui refusent la plainte, le gémissement, l’auto-apitoiement… Tout ce qu’ils disent est important, vital, essentiel… C’est cette force-là que porte l’écriture de Minyana.


Il faut dire que nous nous trouvons devant un maître du mot et de l’émotion qui jamais ne tombe dans le piège du psychologique mais dresse un portrait sans concession du drame de l’être. Il fallait une équipe, une vraie, pour mener cette aventure à bien… je crois l’avoir réunie car je voulais plus que six interprètes, je voulais six personnalités… elles sont là pour cette œuvre dure et grandiose.


Et maintenant place au théâtre puisque c’est de théâtre qu’il s’agit…

Patrick Descamps

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