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Cengrillon pas comme les autres

Charly Blanche ( Mise en scène )


: Note d’écriture

Au commencement, un amour des contes. Puis le hasard, la rencontre d’une version de Cendrillon tout à fait inhabituelle : « Histoire de la Princesse Rosette » de la Contesse de Ségur. Ce conte est construit exactement comme « Le Roi Lear » de Shakespeare avec les mêmes ressorts dramatiques.
Je rêvais d’un décor à l’esthétique élisabéthaine. Un pont évident entre le conte et Shakespeare s’est donc imposé à moi.
Dans ma version de « Cengrillon pas comme les autres » je voulais accentuer le thème principal qui est celui de la différence et du rejet. Ce regard que l’on pose sur les autres.
Cendrillon recouverte de cendres suffit pour que nous la considérions comme une souillon… Alors d’accord, mais je veux renforcer la différence, avec une qui n’existe pas, je l’affuble d’oreilles pointues… La catharsis se met en place, je ne vise personne et tout le monde peut se projeter.
Pour retranscrire la différence, l’abandon et cette douleur, j’avais envie d’un décor avec un univers froid et aride que l’on retrouve chez Shakespeare comme dans le château de Lear ou chez Hamlet où le Danemark se couvre de neige. Tout se lie au travers de l’esthétique du Noir et Blanc, contraste franc comme l’intrigue dramatique.
Dans mon écriture, la question de la couleur est un fil conducteur. A mon sens, certains personnages ne sont pas dignes d’être en couleur, car ils ne sont pas emprunts de lumière. J’ai donc poussé cette idée au point de ne pas donner de volume aux personnages négatifs comme la Reine Merluche, Goneril ou Javotte.
Je les ai confinées dans un théâtre d’ombre, plat, qui ne donne à voir que les contours comme si ces personnages étaient vides à l’intérieur ou impénétrables. Ou peut‐être le fait de voir les ombres met plus en avant leur mauvais caractère…


Se poursuit une réflexion sur l’espace que j’avais déjà abordée avec « Le Presque Petit Chaperon Rouge ». Je confronte les tailles, j’explore la prise d’espace relative à l’histoire à partir de trois dimensions : l’acteur, la marionnette, l’ombre. Ces trois dimensions sont le reflet des forces dramatiques et par conséquent un tout indissociable. Cela met en relief le propos et donne une autre mesure au rêve.
Le thème de la différence est abordée sous différentes facettes ce qui me permet de magnifier et d’enchanter l’histoire qui doit surtout et avant tout parler au public. J’aime conserver une place pour le rire, saupoudrer de poésie et tenter de partager un sujet qui me touche.

Charly Blanche

septembre 2012

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