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Cannibales

+ d'infos sur le texte de José Pliya
mise en scène José Pliya

: Note de mise en scène

On se souvient de La disparition de Georges Pérec.
Tout au long des trois cent pages de son roman, l’auteur réussit une double prouesse : sur la forme, en faisant disparaître la lettre « e » ; sur le fond, en lançant les personnages à la recherche du protagoniste, Anton Voyl, qui a disparu.


Cannibales s’ouvre sur une phrase clé : « Ma fille a disparu ». L’enquête policière est aussitôt convoquée et par la forme comme par le fond, la mise en scène mettra en jeu cet invariant du genre : le mystère d’une disparition.


La forme : On sera dans l’univers codifié du roman ou du film noir. La création lumière installera un climat de nuit, de noirceur, d’obscurité expressionniste ; l’environnement sonore baignera dans une ambiance de trottoir mouillé, de pluie, d’humidité ; l’espace scénographique déclinera de manière concrète les esthétiques de l’urbanité mais aussi de l’angoisse et de la solitude qui la caractérise. Ce cadre formel, fortement référencé dès le début, s’estompera progressivement, disparaissant au fur et à mesure que l’enquête avance.


Le fond : Il sera question, non pas d’une enquête policière, mais d’une enquête métaphysique. Le langage sera le mode opératoire. En effet, si les trois personnages usent en apparence du champs lexical convenu du genre policier (crime, mobile, coupable, victime, enquête…) c’est au service d’une autre sémantique : celle de la recherche des causes et des principes premiers de la maternité. Christine et Martine, par leurs actes, cherchent à résoudre une énigme fondamentale pour la compréhension de notre monde : Qu’est ce que c’est que la propriété ? Nicole, par ses silences, son ironie et sa froide clairvoyance va leur proposer un chemin radical et primitif de connaissance pour atteindre à une vérité et trouver leur liberté.


Les intentions seront creusées dans un parallèle avec le roman de Georges Pérec : l’enjeu n’est pas de retrouver un bébé disparu, puisque d’entrée il est posé, comme la lettre « e », qu’il n’existe pas.


L’enjeu, est de questionner la souffrance liée au manque : pour Pérec, celle de la disparition de sa mère déportée à Auschwitz en 1943 ; pour moi, celle d’un enfant attendu et qui ne viendra pas.

José Pliya

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