C'est, au départ, une commande d’écriture. Un objet, donc, qui naît de plusieurs genèses. Une rencontre d’abord, celle que j’ai faite de David Fauvel, il y a une dizaine d’années, alors comédien au Théâtre de L’Astrakan. Et le temps qui passe avant qu’un échange artistique ne s’envisage. Avant que des langues de théâtres ne s’affirment et ne s’affinent. En lui, je reconnais la force dramatique brute, l’essence de la théâtralité, comme une évidence de chaque instant offerte à la scène. Dans son théâtre tout est à la source et au c?ur du spectacle. Les silhouettes qui habitent l’esprit de David, sont féroces entre elles, tendues à l’extrême, elles s’affrontent et donnent à voir le vrai comme le faux, mais avec une intensité phénoménale. Je ne suis donc pas étonné, quand il me propose de collaborer à sa prochaine création, qu’il soit question de l’antiquité, de « presque-dieux » et de personnages hors dimension. Face à lui, je déploie mon cheminement au travers des mots. Je m’affiche, chercheur en poétique politique. Volontiers je pousse le texte dans ses retranchements, plus pour toucher à l’authenticité de l’oralité que pour jouer l’avant-garde.

Alain Cofino Gomez